Actualités scientifiques et techniques 24.08.2011

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Il faut bien aller vers Mars et c’est avec la Russie que l’Europe effectuera le premier vol piloté vers la Planète Rouge, a déclaré le directeur de l’Agence Spatiale Européenne Jean Jacques Dordin au Salon aérospatial MAKS 2011 sans toutefois préciser la date de cet événement. Son collègue russe Vladimir Popovkine l’a entièrement soutenu en matière de préparation en commun du futur projet.

 

Au sommaire: 

Aller vers Mars

La Russie protégera ses intérêts en Arctique

Des experts de Tomsk pour sélectionner les candidats pour le prix Nobel

Les innovations dans le domaine de l'énergie 

 

Aller vers Mars

Il faut bien aller vers Mars et c’est avec la Russie que l’Europe effectuera le premier vol piloté vers la Planète Rouge, a déclaré le directeur de l’Agence Spatiale Européenne Jean Jacques Dordin au Salon aérospatial MAKS 2011 sans toutefois préciser la date de cet événement. Son collègue russe Vladimir Popovkine l’a entièrement soutenu en matière de préparation en commun du futur projet.

Le rêve d’aller un jour vers Mars a une longue histoire et ce projet est aujourd’hui plus près de se réaliser que jamais. Jadis l’intérêt pour cette planète était lié à l’attente d’une rencontre avec les « frères de l’intelligence ». On a appris plus tard que la probabilité de rencontrer sur Mars  des êtres doués d’intelligence était égale à zéro sans toutefois exclure la possibilité d’existence de certaines formes de vie. Mais le vol habité vers Mars va au-delà des recherches d’une vie extraterrestre. D’après les scientifiques, ce qui est vraiment important, c’est le fait que ce soit l’unique planète du système solaire apte à être colonisée par l’homme. Ce n’est pas un hasard si les Américains ont donné au vol humain vers Mars le statut de programme national.

« D’ailleurs, l’expérience d’exploration de l’Espace longue de plus d’un demi siècle montre clairement que dans cette entreprise complexe, l’unification des efforts et la coopération apportent plus de succès que la concurrence. Et pourtant il n’est pas du tout facile d’arriver à une compréhension totale », estime l’observateur de la revue "Les nouvelles de l’astronautique" Igor Lissov.

L’histoire de l’astronautique nous apprend que même la garantie du président d’un grand pays ne suffit pas à mettre en route un programme spatial aux objectifs aussi complexes. Par exemple, une seule des trois tentatives américaines des vols vers la Lune ou Mars a pu être menée à bien quoique toutes les trois aient été annoncées par des présidents des États-Unis. Par conséquent, la décision des directeurs des agences spatiales et l’accord à ce sujet, ne peuvent être réalisés à défaut du soutien clairement exprimé des hauts dirigeants des pays concernés qui sont le cas échéant la Russie et les pays de l’UE. L’organisation de ce vol si situe au plus haut niveau de l’État et a désormais une dimension interétatique.

Cette décision interétatique est déjà intervenue en 2006, quand les gouvernements des pays faisant partie de l’ASE ont approuvé le projet ambitieux de lancement vers Mars de la sonde « Exo Mars » avec la participation directe de la Russie. Premièrement, cette sonde transportant un robot martien lourd peut s’envoler avant 2013 à l’aide du lanceur russe « Proton ». Et, deuxièmement, elle sera en partie équipée d’instruments de fabrication russe. Mais pour quand est le vol humain vers Mars? La réponse dépend dans une grande mesure de la décision commune des dirigeants russes et des pays de l’ASE, estime Igor Lissov.

Si ce programme reçoit le statut de prioritaire elle pourra être bouclé en dix ans, sinon cela risque de prendre une vingtaine d’années ce qui est très long.

La Russie réalise actuellement en coopération étroite avec l’Agence Spatiale Européenne la troisième étape de 520 jours de l’expérience « Mars 500 ». Elle se déroule sur terre, notamment à Moscou, mais dans ses conditions rapprochées au maximum des celles du vol vers Mars. Ses participants ont plus d’une fois foulé le sol martien simulé par un module spécial.

 

La Russie protégera ses intérêts en Arctique

La conférence internationale « Prendre la Voie maritime du Nord pour aller vers la stabilité stratégique et un partenariat égal en droits en Arctique » vient de clore ses travaux. Les chefs des ministères et institutions russes dont le secrétaire du Conseil de Sécurité nationale Nikolaï Patrouchev, le représentant politique du président de Russie dans l’arrondissement fédéral du Nord-Ouest Ilia Klebanov, le ministre du Transport Igor Levitine et le vice-président de l’Académie des sciences Alexandre Nekipelov ont soumis aux experts américains, canadiens, danois, islandais, norvégiens, suédois et finlandais leur vision du développement de la région arctique. Les participants à la conférence qui se tenait à bord du navire « Yamal » à propulsion nucléaire ont fait du 8 au 11 août le parcours Varandéï  - Tiksi et ont pu se convaincre des avantages de la Voie maritime du Nord (VMN).

C’est cette route maritime que prennent des cargos européens pour gagner l’Asie du Sud-est. La VMN est pour le moment davantage utilisée par les grandes sociétés de transport russes mais les sociétés étrangères commencent à s’y intéresser également, raconte le directeur général adjoint de la compagnie « Atomflot » Andreï Smirnov.

Depuis trois ans, les étrangers s’intéressent à cette voie maritime contrôlée par la Russie. Nous avons fait transiter 3 cargos étrangers au cours du seul mois de janvier de l’année en cours contre 4 durant toute l’année précédente et ce chiffre sera multiplié par trois avant la fin de l’année. La VMN permet de gagner en période estivale au moins deux semaines par rapport à la route qui emprunte le canal de Suez pour ne rien dire de celle qui contourne l’Afrique.

Nous sommes légèrement incommodés par le fait que la Voie ne reste navigable que de juin à octobre à cause des conditions climatiques spécifiques. Or, la conception de navigation faisant appel aux brise-glaces est en train de changer et nous travaillons sur les plans d’un transit qui pourrait se faire tout au long de l’année. Cela demande évidemment un grand nombre de brise-glaces. La Russie en a actuellement dix. C’est nettement insuffisant d’autant plus que beaucoup d’entre eux sont en service depuis des dizaines d’années, note Andreï Smirnov.

Il faudra construite des brise-glaces de génération nouvelle pouvant opérer en haute mer et sur les petits fonds, compte tenu de la tendance à l’accroissement du flux de transport. Cette décision est déjà prise et nous procéderons depuis 2012 au financement de la construction d’une nouvelle génération de brise-glaces qui remplaceront le parc existant dans 5 à 6 prochaines années.

Les participants se sont également penchés sur les problèmes de la coopération en Arctique. Comme ils représentaient tous les pays riverains de l’Arctique qui sont les premiers intéressés à la sécurité écologique de la région, ils ont examiné les perspectives du dévalement d’un régime spécial d’exploitation rationnelle des ressources naturelles et de protection de l’environnement.

En même temps, la Russie a fait comprendre une fois de plus qu’elle n’avait pas l’intention de renoncer à ses droits sur le plateau continental arctique et ses richesses. Elle préparera à l’horizon de 2013, pour la commission de l’ONU, un dossier complet confirmant que le fond de l’océan Arctique est un prolongement du plateau de la péninsule russe de Yamal. Cet état de choses suscite de nombreuses contestations, c’est pourquoi la Russie met sur pied les troupes de l’Arctique subordonnées au FSB pour protéger ses intérêts économiques et pas seulement économiques. Leur noyau sera constitué par la brigade d’infanterie marine basée à Mourmansk et la brigade d’infanterie mécanisée basée à Petchenga dont les effectifs s’établiront entre 10 000 et 12 000 hommes. D’après la stratégie arctique russe publiée l’année dernière, cette région deviendra vers 2016 le principal fournisseur de ressources stratégiques.

 

Des experts de Tomsk pour sélectionner les candidats pour le prix Nobel

Les scientifiques de la ville sibérienne de Tomsk joueront le rôle d’experts dans la sélection des candidats pour le prix Nobel 2012 dans la catégorie physique et chimie. L’Université polytechnique de Tomsk (TPU) a déjà soumis 17 professeurs (11 physiciens et 6 chimistes) à l’examen du comité Nobel. Chacun des experts agrées recevra en septembre l’invitation de l’Académie royale des sciences de Suède.

«  C’est depuis trois que notre Université polytechnique est invitée à prendre part à la sélection des candidats pour le prix Nobel »,  a raconté à la "Voix de la Russie" le recteur adjoint pour la recherche et les innovations Alexeï Tskhé.

Le comité Nobel nous a invités à proposer un certain nombre d’experts chargés d’évaluer les travaux des candidats. Ce faisant, le comité se réserve le droit d’avancer les candidats et de prendre la décision finale. Notre université n’a fait que présenter la liste des experts très compétents dans leurs domaines respectifs qui peuvent potentiellement être invités à évaluer les travaux des candidats.

Le choix des professeurs de la TPU dont les noms ne sont pas dévoilés pour le moment n’a rien d’un hasard parce que l’Université compte dans ses rangs des scientifiques de rayonnement international. Elle était un des premiers établissements d’enseignement russes à recevoir le statut d’Université nationale de recherche dont sont honorés 30 établissements d’enseignement supérieur sur les 700 qui existent actuellement en Russie. La notation des universités du monde récemment publiée par Webometric lui attribue la 1re place parmi les grandes écoles techniques russes et la  7ème parmi les universités nationales. Fondée il y a 115 ans, l’Université est la fierté de la communauté scientifique de Tomsk et c’est à juste titre qu’on l’appelle « Athènes sibérien » à l’étranger.

Conformément au testament d’Alfred Nobel, le prix est remis « à ceux qui ont fait le plus grand bien à l’humanité au cours de l’année passée ». Il existe cinq comités Nobel qui correspondent aux nominations instituées par « Monsieur dynamite », le surnom reçu par Nobel pour avoir inventé en 1866 ce produit explosif. Les membres des comités sélectionnent les candidats pour le prix et, assistés d’experts, déterminent ensuite l’originalité et l’importance de la contribution de chacun d’eux. Les recommandations sur les candidatures sont ensuite déférées aux instances attributives de prix. Les décisions sur les candidats dans le domaine de la physique et de la chimie sont notamment prises par l’Académie royale des sciences de Suède. Depuis 1901, la procédure de décoration a lieu le 10 décembre. Le prix est doté d’un million et demi de dollars et les décorés reçoivent un diplôme et une médaille à l’effigie d’Alfred Nobel.

 

Les innovations dans le domaine de l'énergie 

Le cluster efficacité énergétique  de la cité de l’innovation « Skolkovo » a enregistré depuis sa fondation à la fin de 2010 plus de 200 demandes de participation. 29 d’entre elles ont déjà été approuvées par les experts et plusieurs ont reçu des subsides,   a raconté à la Voix de la Russie la directrice exécutive du cluster Ekaterina Diatchenko.

De même que les autres divisions de Skolkovo, le cluster efficacité énergétique est engagé dans deux directions économiques prioritaires. Premièrement, c’est la formation de la demande par la recherche des consommateurs potentiels des produits et des technologies de pointe. Nous jouons également sur l’offre des projets visant justement à créer ces produits et technologies et à les rendre intéressants du point de vue commercial. Ce faisant, nous attachons une importance énorme à l’action en direction de la jeunesse,   a fait ressortir Ekaterina Diatchenko.

Un de nos objectifs prioritaires consiste à démonter par référence à plusieurs start up et entrepreneurs qu’on peut gagner de l’argent en Russie par la commercialisation des technologies de l’innovation dans le domaine de l’efficacité énergétique, ce qui n’est pas toujours évident pour les jeunes diplômés des écoles techniques. Il me semble qu’il serait utile d’avoir des exemples réels d’entrepreneurs qui ont réussi à y gagner de l’argent et qui peuvent faire part de leur expérience. Ce serait une bonne motivation pour les étudiants qui pourraient dès lors se consacrer à une recherche appliquée tournée vers l’innovation.

La coopération avec les spécialistes étrangers est une autre priorité du cluster. Il faut, d’une part, intéresser les investisseurs étrangers par les projets russes et, d’autre part, mettre en route la coopération entre les chercheurs russes et étrangers,   raconte Ekaterina Diatchenko.

Nous avons des partenaires corporatifs étrangers spécialisés en efficacité énergétique comme, par exemple, le groupe Saint Gobain, le leader français dans le domaine de la fabrication des matériaux à grande efficacité énergétique. Ce genre de partenariat se bâtir sur la base de discussion des possibilités offertes par Skolkovo pour l’implantation de leurs centres. Nous travaillons également avec  leurs fonds risquées qui étudient nos start up et groupes de recherche et se montrent prêts à subventionner nos chercheurs et à les aider à commercialiser leurs technologies. En ce qui concerne la coopération avec les universités étrangères, elle concerne directement le travail sur les projets. Les équipes de chercheurs s’entendent, coopèrent et s’invitent à travailler sur les divers projets. Dans chaque start up de Skolkovo il y toujours des participants étrangers qui aident en matière de commercialisation.

Rappelons que le cluster efficacité énergétique de Skolkovo est spécialisé dans la réduction de la consommation de l’énergie par les entreprises industrielles et les services urbains.

                  

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