L'avancement zéro de Nabucco

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L'avancement zéro de Nabucco - Sputnik Afrique
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La réunion prévue pour le 22 août à Vienne doit avoir pour principal sujet de discussion l'avancement du projet du gazoduc Nabucco. De nombreux experts estiment pourtant que l'avancement du projet est proche du zéro.

Cela fait déjà plusieurs années que Nabucco n'avance pas. Ce qu'on observe pour l'instant c'est la fixation de nouveaux délais et la réévaluation du coût des travaux, la conclusion des accords ainsi que toutes sortes de déclarations faites par des hommes politiques et la direction du projet. La déclaration qui a fait le plus de bruit, c'était peut-être celle conférant au projet le statut européen. Cette priorité proclamée relève avant tout de la volonté de l'Union européenne de devenir moins dépendant du gaz russe.

Le projet Nabucco a été mis à l'étude en février 2002. Les travaux devaient être lancés en 2011 pour s'achever en 2014. Aujourd'hui on parle de 2013 et 2017 respectivement alors que le coût initial soit 7,9 milliards d'euros, a presque doublé. Et pourtant le directeur de la société « Nabucco Gas Pipeline International GmbH », Reinhard Mitschek s'est récemment dit confiant quant au respect des délais fixés. En parlant de la réunion de Vienne les médias insistent surtout sur la participation de la société turque « Özbal Çelik Boru » qui est prête à fournir au moins 15% du gaz pour le projet voire plus si nécessaire.

Le problème de Nabucco c'est le gaz. La controverse suscitée par le programme nucléaire iranien a coupé court aux plans de remplir le gazoduc avec du gaz iranien. Aujourd'hui les espoirs sont portés au gaz en provenance de Turkménistan et d’Azerbaïdjan mais il n'y a rien de concret pour le moment. Il ne faut donc pas compter trop sur la réunion de Vienne, souligne Valery Nesterov de la société « Troïka Dialog »:

« Il ne faut en aucun cas espérer un grand progrès parce qu'il y a l'incertitude qui continue à régner sur le marché gazier. Dans ces conditions les positions de Nabucco sont toujours faibles. Tous les obstacles à la réalisation du projet subsistent. C'est avant tout l'absence du fournisseur du gaz fiable. La mise en service de Nabucco est ajourné. Mais à mon avis, le projet n'est pas pour autant annulé. Il bénéficie du grand soutien politique et est nécessaire pour l'Europe même dans les négociations de celle-ci avec la Russie. Mais les derniers événements indiquent que l'Europe ne pourra probablement pas réduire sa dépendance du gaz russe et qu'un gazoduc tel que « South Stream » sera toujours demandé ».

Dans son interview au site internet azéri «Echo-az.com» İlham Şaban, le directeur du Centre des études pétrolières, n'y est pas allé par quatre chemins. Toutes les déclarations sur le projet Nabucco n'est qu'un « baratin politique », a-t-il dit. L'Union européenne cherche à avoir une remise sur les livraisons du gaz russe, estime l'expert. « Sans la Russie les perspectives de Nabucco restent « floues », conclut M. Şaban. Pour une fois ce n'est pas de la faute de Moscou.

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