La Russie et la Serbie envisagent d'œuvrer ensemble pour enrayer le trafic de drogue et couper "la route des Balkans", a annoncé lundi à Belgrade le directeur du Service fédéral russe de contrôle du trafic de drogue (FSKN) Viktor Ivanov, à l'issue de la cérémonie de signature d'un accord en ce sens.
"L'accord nous permettra d'échanger des informations et d'organiser des opérations de recherche dans un Etat à la demande de l'autre", a indiqué M.Ivanov qui a signé l'accord de coopération dans la lutte anti-drogue avec le ministre serbe de l'Intérieur Ivica Dacic.
Les organes judiciaires des deux pays se sont entendus pour échanger des informations sur les nacrotrafiquants et les itinéraires de trafic de drogue. Ils étudieront en outre ensemble la production de stupéfiants en Afghanistan.
Selon le dernier rapport de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l'Europe consomme environ 150 t d'héroïne afghane par an dont 80% y pénètrent via la "route des Balkans".
La signature de l'accord avec la Serbie "est un pas important vers la fermeture de la route des Balkans reliant l'Afghanistan à l'Europe", a déclaré M.Ivanov. Le responsable russe a entamé ce lundi une tournée balkanique qui le mènera en outre en Macédoine et en Albanie.
Toutefois, les efforts russo-serbes ne régleront pas le problème de la drogue afghane qui implique "une coopération régionale", à son avis.
M.Ivanov a également rappelé que la province du Kosovo, qui a proclamé unilatéralement son indépendance par rapport à Belgrade, reste une plaque tournante de trafic de drogue, "un centre logistique qui distribue la drogue dans les pays de l'UE".
Le ministre serbe a rappelé que son pays coopérait depuis longtemps avec les agences anti-drogue britanniques et américaines avant d'espérer que le FSKN russe "participerait activement à la lutte contre le trafic des stupéfiants dans la région".