Les informations provenant ces jours-là de Syrie sont extrêmement contradictoires. Les uns disent que les tensions sont exacerbées par des terroristes, les autres prétendent que l'armée lutte contre la population civile. Une délégation spéciale de l'ONU a été envoyée sur place pour élucider la véritable situation. En même temps une délégation russe de politiciens, de personnalités publiques et religieuses, d'orientalistes et de journalistes s'est rendue à Damas.
"Aujourd'hui à Damas nous voyons des rues calmes. Même si les gens ici sont mécontents par l'activité de leur gouvernement, cela ne s'exprime pas en manifestations. On voit une vie ordinaire. Tout ce qu'on entend dire par les media c'est tout à fait une autre vie. Il me semble que le monde entre dans le XXI siècle avec une nouvelle arme de forces armées, les troupes cybernétiques, les moyens de guerre électronique. Il y a une guerre de l'information et aujourd'hui à Damas nous voyons bien les résultats de cette guerre.
Les manifestations locales intéressent premièrement les élites politiques occidentales, premièrement celles des Etats-Unis qui se sont posé l'objectif de changer les régimes politiques de l'Orient arabe et dans cette optique ils soutiennent les sentiments de protestation ici qu'ailleurs.
Il y a en Syrie des gens qui ne sont pas satisfaits ni par l'activité du gouvernement, ni par leur niveau de vie, ni par leur statut social. S'accrochant à cette position l'Occident encourage le développement des mouvements de protestation en Syrie et dans d'autres pays arabes afin de changer le régime politique.
L'initiative de changer les réalités politiques au Proche Orient n'appartient pas donc aux Arabes, pas à la population locale, mais elle a été injectée dans le monde arabe de l'extérieur", dit Viatcheslav Matouzov, le président de la Société de l'amitié et de la coopération d'affaires entre la Russie et les pays arabes.
"La Syrie est un calme pays mais l'on cherche à la bouleverser, à l'émouvoir pour procéder à une intervention étrangère. Personne n'a droit de dicter aux autres pays quel président doivent-ils avoir. Ce droit n'appartient ni au président des Etats-Unis ni aux présidents des autres pays. C'est une violation de la charte de l'ONU, une violation du droit international.
A Damas nous voyons que la politique de l'Occident ne correspond pas aux intérêts de ces pays arabes. Damas est calme. Damas vit une vie ordinaire. Les magasins sont ouverts, les gens se déambulent, font leurs courses, grondent leur gouvernement s'il le mérite mais personne ne veut le renverser sauf l'administration des Etats-Unis", conclut Viatcheslav Matouzov.