Ce week-end à Moscou se passe sous le signe du jazz en présence d’une douzaine de groupes russes et étrangers et de vedettes américaines, israéliennes, finlandaises, françaises et autres qui monteront du 19 au 21 août sur les planches dans le cadre du Festival international de Moscou « Le jazz dans le jardin d'Ermitage».
Les festivals à ciel ouvert sont devenus traditionnels en Russie mais c’était une véritable sensation, quand en 1998 les jazzmen se sont réunis pour la première fois dans ce jardin municipal. Tous, tant les musiciens que les spectateurs, étaient fascinés par l’ambiance de la fête au point qu’il a été décidé de tenir ce festival à périodicité annuelle. Depuis, ce coin de la nature au cœur de Moscou se transforme tous les ans pour trois jours en oasis du jazz faisant partie du main-stream. Les organisateurs affichent un conservatisme de bon aloi préférant le jazz dans sa version classique.
Le trompettiste Valeri Ponomariov, le Russe qui s’est fait un nom dans le jazz, estime que le festival dans le jardin d'Ermitage est un des meilleurs au monde. Ce musicien virtuose qui s’est littéralement évadé de l’URSS il y a plus de 30 ans a fait depuis le tour des plus grandes scènes de jazz du monde ne jure que par le festival de Moscou.
J’adore contacter le public, surtout celui de Moscou. J’adore aussi me produire et assister à la genèse de cet art unique. Le public qui est dans la salle et la musique qu’on entend sur la scène s’allient pour former la synthèse qu’on appelle le jazz.
La popularité du festival qui en est à sa 14ème édition est tout simplement fantastique et le nombre de spectateurs n’est limité que par la taille du jardin qui n’est pas énorme du tout. Et l’accueil que le public fait aux musiciens! Cette fois la capitale russe reçoit les vedettes comme le légendaire saxophoniste Chiko Freeman et la chanteuse Sandy Patton (USA), le clarinettiste finlandais Antti Sarpila et le trio d’Arthur Dutkievicz qui est un des meilleurs pianistes polonais.
Il y a comme toujours de nombreuses prestations mixtes qui sont carrément majoritaires cette année, comme le « World Trio » du pianiste Evgueni Lebedev composé de Russes, d’Israéliens et d’Américains ou le groupe franco-britannique « Made in France ». Les sessions de maillage qui viennent clore chaque journée sont cosmopolites au plus haut point. Notons aussi que les « débordements » improvisés ne dérangent pas du tout les locataires des immeubles bordant le jardin parce qu’à la tombée de la nuit les participants se déplacent dans les salles fermées des clubs voisins.
Les organisateurs du Festival ne cessent de répéter qu’ils aiment laisser se produire les jeunes interprètes et c’est la vérité même. Cette année le Festival lance un nouveau projet vocal russe, le trio « Irina, Alina, Paulina ». Ce sont les noms des chanteuses : Irina Rodiles, Alina Rostotskaïa et Paulina Zizak.