Les radios et les chaînes de télévision du monde commencent aujourd’hui leurs émissions par les nouvelles en provenance de la bande de Gaza. Le fragile équilibre qui permettait de conserver un simulacre de paix entre Israël et les territoires arabes, est définitivement rompu. Le chef de l’Autorité Palestinienne a demandé de convoquer d’urgence une réunion du Conseil de Sécurité alors que le Hamas annonce la fin d’armistice avec Israël et une réunion extraordinaire de la Ligue des pays arabes est attendue dimanche.
La situation dans l’enclave palestinienne s’est exacerbée après l’attaque terroriste lancée contre des autobus de ligne et un véhicule de police israéliens lancé par les djihadistes. Des avions israéliens ont procédé jeudi à des frappes sur la bande de Gaza en tuant les dirigeants de l’organisation palestinienne « Comités de résistance populaire ».Les djihadistes ont riposté en blessant plusieurs personnes mais Israël n’a pas arrêté ses tirs de missiles.
« De cette façon, le conflit palestino-israélien qui couvait jusqu’ici sous les centres semble redevenir un incendie. Certains politologues estiment qu’il ne s’agit pas de confrontation entre Palestine et Israël. Ce sont les groupements terroristes impliqués dans le coflit qui compliquent beaucoup le règlement », - pense le président de l’Institut du Proche-Orient Evgueni Satanovski.
Les groupements paramilitaires palestiniens n’ont développé aucun réflexe depuis des dizaines d’années de terreur et de guérilla. Ils n’arrêtent pas les tirs de missiles en tuant des Israéliens sur leur propre territoire et semblent ne pas se douter qu’Israël ripostera en liquidant leurs leaders et en portant des frappes sur les positions des terroristes. C’est précisément ce qui se passe maintenant.
Mais l’aggravation de la situation s’explique non seulement par l’activité des terroristes. « Le conflit palestino-israélien a une nature très complexe et son règlement est particulièrement difficile », note Irina Zviagelskaïa, directrice de recherche à l’Institut des études orientales de l’Académie des sciences.
Deux peuples se disputent le même territoire qu’ils considèrent comme leur fief historique. Ce conflit contient un élément ethno politique, c’est le conflit des valeurs qui est par définition très dur à régler.
« En même temps, son escalade actuelle pourrait être liée aux révolutions dans certains pays arabes et plus particulièrement, à l’affaiblissement de l’Égypte », - rajoute Irina Zviagelskaïa.
A présent, compte tenu de la situation globale dans le monde arabe, Israël a moins d’espoirs du règlement et aussi moins de facteurs qui l’empêcherait de riposter aux attaques ou de la faire de façon moins violente. On assiste a une montée des sentiments nationalistes dans les pays arabes, surtout après le départ des hommes comme Moubarak qui n’était pas précisément un allié d’Israël mais contrôlait en revanche la frontière avec la bande de Gaza et y faisait régner le calme.
La Palestine a l’intention de s’autoproclamer État indépendant en septembre prochain et entend même soumettre cette discussion à l’Assemblée Générale de l’ONU, Les experts notent que cela peut donner impulsion à une discussion constructive du conflit palestino-israélien au plus haut niveau mais cela peut également conduire à l’aggravation des contradictions déjà nombreuses entre deux pays . Il s’agit plus particulièrement du problème des réfugiés palestiniens, du statut de Jérusalem et des colonies de peuplement israéliens sur la rive ouest du Jourdain. D’ailleurs, comme l’a déclaré la veille le président du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération Mikhaïl Marguelov, l’attentat terroriste au voisinage d’Eilat peut mettre fin à l’adhésion éventuelle de la Palestine à l’ONU.
