Putsch/URSS: souvenirs d'un journaliste étranger (interview)

© RIA Novosti . Uriy Abramochkin / Accéder à la base multimédiaAoût 1991
Août 1991 - Sputnik Afrique
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Interview accordée 20 ans après le putsch qui a sonné le glas de l'Union Soviétique par le chef du service international de RIA Novosti, Chris Boyan, à l'époque correspondant étranger à Moscou

Interview accordée 20 ans après le putsch, qui a sonné le glas de l'Union Soviétique en août 1991, par le chef du service international de RIA Novosti, Chris Boyan, à l'époque correspondant étranger à Moscou

Je me souviens parfaitement de mon travail de correspondant à Moscou cet été-là. Une sorte de tension politique était bien perceptible même avant le putsch. Gorbatchev menait des négociations sur un nouveau traité d'Union, essayant de prévenir l'effondrement de l'URSS. Ce n'était pas une tâche facile ni simple, loin de là! La tension politique, voire militaire, était palpable.

Je me rappelle bien comment le putsch a commencé, ou plutôt comment j'en ai entendu parler pour la première fois. Ce matin-là, mon collègue français m'a appelé chez moi à 7 heures environ pour me dire que l'agence TASS venait d'annoncer une maladie de Gorbatchev, en ajoutant qu'en son absence, les membres d'un certain Comité d'Etat pour l'état d'urgence (GKTchP) assumeraient la responsabilité du pays.

C'était un vrai choc et c'est à ce moment précis que j'ai réalisé que j'étais témoin d'événements de portée historique (…). Une demi-heure plus tard, j'étais déjà au bureau. A partir de ce moment et pendant quatre mois, je travaillais sept jours par semaine, 14 à 15 heures par jour, en racontant l'évolution de la situation dans mes reportages.

Nous autres correspondants étrangers rapportions des événements  qui nous paraissaient incroyables. On avait l'impression de rêver, tant ce qui se produisait autour de nous paraissait irréel (...).

Plein d'énergie, je travaillais alors à la limite de mes capacités de journaliste, mais je constatais avec satisfaction que les gens du monde entier s'intéressaient effectivement à tout ce que se produisait à Moscou.

Je me souviens aussi de la conférence de presse juste après le retour de Gorbatchev. Je me tenais à côté de lui, en essayant d'enregistrer son discours au magnétophone. Je le voyais de dos et pensais que quoi qu'il arrive, cet homme marquerait l'histoire mondiale pour de longues années.

C'était une expérience unique en son genre.

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