« Perestroïka », « glasnost », « ouskorenié », ces propos sont à la fin des années 1980 en vogue parmi les gens simples et les politiciens, et ceci – tant en URSS que dans le monde entier. Le mot GKTCHP (Comité d’Etat pour l’état d’urgence) entre dans le vocabulaire le 19 août 1991. Vingt ans se sont écoulés après l’événement crucial dans l’histoire mondiale du 20ème siècle. Les événements d’août à Moscou, devant la Maison des Soviets (la Maison blanche), l’échec du GKTCHP donnent une puissante impulsion à l’évolution de la situation en URSS et dans le monde.
Or, les débats à ce sujet continuent. Les principaux acteurs insistent sur leurs positions en estimant qu’ils ont agi correctement. L’argument essentiel des putschistes est le suivant: ils ont essayé de sauver l’URSS de la désintégration et la société – du chaos. L’ex-président Mikhaïl Gorbatchev est, par contre, convaincu que c’est la trahison de ses compagnons d’idée, des militants du parti ayant organisé le Comité et inspiré le putsch qui a entraîné la désintégration de l’URSS. Selon les partisans des démocrates, si le GKTCHP n’était pas renversé, il aurait plongé le pays dans le chaos, dans une guerre civile et l’effusion de sang. Les citoyens soviétiques apprennent le 19 août 1991 qu’un coup d’Etat est commis dans le pays. Le GKTCHP s’adresse au peuple. Le président Gorbatchev est renversé « en raison de santé ». Les chars entrent à Moscou. Ces événements précèdent la transformation de l’Union des Républiques socialistes soviétiques en Union des Etats souverains. La signature du Traité approprié est fixée au 20 août. Le président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev se rend à la veille de cette date en vacances à sa résidence Foros en Crimée.
Mikhaïl Grobatchev a déclaré à la veille du 20ème anniversaire du putsch qu’il était au courant des projets de coup d’Etat mais n’avait rien entrepris exprès:
" Tout le monde me téléphone en avertissant concernant le putsch. Mon entourage me fournit des nouvelles mais je voulais éviter un conflit, une grande effusion de sang. On ne saurait exclure une guerre civile dans un pays farci d’armes, notamment nucléaires ".
Le président de la RSFSR Boris Eltsine arrive le matin du 19 août à la Maison blanche et dirige le centre de résistance au GKTCHP. Tout le monde attend l’assaut. Boris Eltsine monte sur un char et s’adresse aux Moscovites réunis à un meeting en qualifiant les actes du GKTCHP de coup d’Etat.
L’assaut de la Maison blanche où se réunissent les forces démocratiques est fixé au matin du 20 août. Or, il est annulé, l’armée n’ayant pas soutenu le coup d’Etat et une partie des troupes ayant rejoint les défenseurs de la Maison blanche. Mikhaïl Gorbatchev revient à Moscou. Les membres du GKTCHP sont arrêtés. Or, les anciens membres du Comité estiment vingt ans après qu’ils essayaient de sauver l’URSS de la désintégration.
Mikhaïl Gorbatchev perd après le putsch le pouvoir. Boris Eltsine signe le 23 août en sa présence le décret sur l’ arrêt des activités du parti communiste. L’URSS cesse d’exister en décembre 1991. Le premier et l’unique président de l’Union soviétique est toujours convaincu qu’il aurait été possible de conserver, de réformer et de perfectionner l’Etat. Or, les actes du GKTCHP ont stimulé la désintégration de l’URSS, a déclaré Mikhaïl Gorbatchev.
15 Etats indépendants se forment sur le territoire de l’URSS après sa désagrégation. La Russie ayant pris la succession de l’URSS se charge de rembourser ses dettes extérieures. Une nouvelle génération de politiciens apparaît dans le pays. Selon le politologue russe Alexei Makarkine, le premier ministre et le président de Russie sont les représentants brillants des politiciens ayant fait leur carrière après 1991. C’est en cette période que commence la formation d’un Etat de droit en Russie et se développe la société civile. L’essentiel, c’est la nouvelle mentalité. La nouvelle génération ne sait pas ce que c’est que le totalitarisme, l’idéologie communiste, le monopartisme et ne s’imagine pas sans la liberté d’expression.