Alexandra Kollontaï: cuisines pour enfants et repas diplomatiques

Alexandra Kollontaï: cuisines pour enfants et repas diplomatiques
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Alexandra Kollontaï est connue comme la militante du mouvement révolutionnaire international et russe et aussi comme une écrivaine et une féministe. Qui plus est, elle est la première ministre et la première femme diplomate au monde. Fille du général Mikhaïl Domontovitch, Alexandra se passionne toute jeune pour les idées socialistes. Après la révolution d’octobre 1917 Alexandra Kollontaï adhère au premier Gouvernement soviétique en tant que Commissaire du peuple d’assistance publique. Elle aménage à ce poste le système de protection de la maternité et de l’enfance.

Kollontaï ne reste pas pendant longtemps au poste de ministre qu’elle abandonne en mars 1918 en signe de protestation contre le Traité de Brest. Or, elle s’intéresse toujours aux problèmes liés à la maternité et à l’enfance. Elle écrit dans un article publié en 1918 lorsque la guerre civile prend de l’ampleur en Russie que « la tâche urgente consiste à nourrir les enfants et à aider par là même les mères ». Kollontaï propose d’instituer dans les villes un réseau de cuisines centrales pour enfants.  « C’est l’immense économie pour l’Etat, écrit Kollontaï, au lieu de chauffer 200 fours, on chauffe un four central. Il est plus simple de nourrir 200 enfants d’une chaudière centrale. Quelle économie de forces et de temps des mères ! Au lieu de passer la moitié de la journée à la cuisine, elle ne le fait qu’une fois par semaine, par dix voire par quinze jours à la cuisine centrale ! »

Alexandre Kollontaï attribue à ces mesures une importance propagandiste. Le pouvoir des Soviets se soucie des enfants, réfléchit Kollontaï, et devient tout particulièrement précieux aux yeux de chaque mère. Qui plus est, affirme Alexandre Kollontaï, « ces cuisines centrales pour enfants peuvent constituer un excellent foyer d’éducation de la collectivité des mères. Il est possible d’organiser des cantines pour enfants auprès des cuisines centrales mais on peut aussi faire en sorte que les mères emportent le déjeuner et le dîner chez elles ».

En 1923 Kollontaï devient diplomate. Elle est dans les années 1920 représentante plénipotentiaire et commerciale soviétique en Norvège et travaille pendant une certaine période au Mexique.

Kollontaï et depuis 1930 ambassadrice soviétique en Suède et fait beaucoup pendant la Seconde guerre mondiale aux pourparlers sur la sortie de la Finlande de la guerre contre l’Union soviétique.  

Certes, Alexandra Kollontaï participe aux repas diplomatiques. En Norvège elle commence par donner un repas fastueux pour les diplomates, le gouvernement et les milieux publics. Les boîtes de caviar de deux kilogrammes, un luxe sans précédent en Norvège, sont servies sur six tables. Le caviar frais n’est offert que sur de petits sandwichs même aux repas royaux. Les fleurs fraîches sont sur les tables, l’Abrau- Durso soviétique est servi aux invités qui écoutent entre les mets un concert de musique russe et admirent une jeune danseuse norvégienne dansant à la Duncan accompagnée de mélodies russes.

L’organisation des repas est sans doute une tâche sérieuse. Surtout lorsqu’il s’agit d’observer l’hiérarchie à table. Alexandra Kollontaï le regrette comme une mission ennuyeuse. « Il faut faire et refaire jusqu’à ce qu’on conçoive un plan impeccable de répartition des invités à un repas d’apparat … Et si quelqu’un tombe malade un jour avant le déjeuner, il faut le remplacer dignement. Je téléphone au chef du protocole et j’y réfléchis à nouveau … », écrit-elle.  

En 1929 Kollontaï écrit dans son journal que les règles du protocole diplomatique prescrivent les repas annuels donnés à la représentation plénipotentiaire soviétique à Oslo aux ministres norvégiens. « Pour le corps diplomatique et les personnalités publiques norvégiennes en vue je me limite au thé de l’après-midi, écrit la diplomate, et je donne des petits déjeuners intimes pour les financiers et les industriels. Cela prend moins de temps et est moins cher … » 

Les repas donnés pendant la guerre à l’ambassade soviétique sont assez modestes. Néanmoins, Kollontaï essaie de faire en sorte que les invités se voient servir des mets savoureux et se charge de mettre le couvert.

Ceux qui connaissent personnellement Alexandra Kollontaï racontent qu’elle n’aime pas la cuisine telle qu’elle et est plutôt indifférente à la nourriture. Elle prend le plus souvent du thé au petit déjeuner, une brioche au beurre et un peu de marmelade. Le déjeuner est tout simple et pour le thé du soir la cuisinière fait d’habitude des pâtisseries délicieuses. Au dîner Kollontaï prend habituellement  du lait aigre avec un morceau de pain noir.

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