Le 16 août le 10ème Salon aérospatial international s’est ouvert à Joukovski dans la région de Moscou. 842 entreprises sont venues de 40 pays du monde pour participer au MAKS-2011. Au cœur du Salon il y a les avions militaires et de ligne, les hélicoptères, les drones, les systèmes de missiles qui ont occupé presque la totalité des espaces d’exposition de l’Institut de recherche en aéronautique et des nombreux pavillons du Salon. Mais il y a aussi des stands qui présentent le secteur spatial. C’est, par exemple, le stand de l’Agence spatiale européenne qui occupe le chalet G5. Au MAKS-2011 l’ASE présente deux fusées européennes « Ariane » et « Vega » qui ont déjà été tirées depuis le cosmodrome de Kourou en Guyane française. Le lanceur russe « Soyouz ST » est aussi exposé au Salon. Le 16 août une nouvelle a été annoncée lors de la conférence de presse de l’ASE : selon notre correspondant Igor Yazon, le premier tir du lanceur russe est programmé pour le 20 octobre prochain. C’est ce qu’a déclaré Maria Morovo, chargée du programme « Soyouz-Kourou » à l’ASE :
« Du nom de la direction de l’Agence spatiale européenne je présente maintenant le premier tir du lanceur russe « Soyouz ». Ce tir est prévu pour le 20 octobre. Il va mettre sur l’orbite deux satellites européens de navigation « Galileo ».
Dans sa présentation Maria Morovo a parlé de l’histoire du cosmodrome en Guyane française, des tirs des lanceurs « Ariane » et « Vega ». Tout est presque prêt pour effectuer le tir du « Soyouz ST » a-t-elle dit. Le deuxième tir du lanceur russe avec à son bord le satellite optique d’observation de la Terre « Pléiades 1 » est programmé pour le 16 décembre prochain. Le directeur de l’ASE Jean-Jacques Dordain a par la suite confirmé le tir du « Soyouz ST » lors des négociations avec le chef de l’agence spatiale fédérale (« Roskosmos »), Vladimir Popovkine.
A l’issue de la conférence de presse Maria Morovo a accordé une brève interview à notre correspondant.
Un autre participant du MAKS-2011 est certain du succès du premier tir du lanceur russe depuis le cosmodrome de Kourou. C’est Dominique Detain, producteur exécutif ESA-Télévision du département de la communication et de la connaissance de l’Agence spatiale européenne.
Comment a apparu cette idée d’effectuer le tir des lanceurs russes depuis le cosmodrome de Kourou ? Notre correspondant a adressé cette même question à Ravil Akhmetov, le premier adjoint du directeur général et ingénieur en chef du bureau d’étude « TsSKB-Progress » situé à Samara où sont créés les « Soyouz » :
« Il est rare que ce genre d’idées naissaient dans l’esprit d’une seule personne. Elles naissent dans les débats lorsqu’il y a une étincelle qui apparait. Aujourd’hui il est impossible de se souvenir qui était cette personne qui a dit : « Et si on utilisait le cosmodrome de Kourou pour le tir des « Soyouz » ? » Mais l’important, c’est que cette idée a vu le jour, dans les débats de ces quelques-uns qui étaient responsables de la construction des lanceurs d’abord en Union soviétique, puis en Russie et en Europe. Et voici que cette idée prend vie. Je ne peux affirmer avec certitude qu’une chose, c’est qu’avec nos collègues français du Centre national d’études spatiales nous avons commencé à approcher à la réalisation de cette idée il y a dix ans ».
Demain on vous proposera l’intégralité de l’interview avec Ravil Akhmetov, le premier adjoint du directeur général et ingénieur en chef du bureau d’étude « TsSKB-Progress » où sont créés les « Soyouz ». Rappelons que le premier tir du lanceur « Soyouz ST » depuis le cosmodrome de Kourou est programmé au 20 octobre prochain.
