Aujourd’hui les analystes financiers n’ont qu’un thème de discussion : la situation sur les places boursières de la planète. A quoi faudra-il encore s’attendre ? Les chercheurs russes semblent avoir trouvé la réponse. Deux mathématiciens et un historien prédisent une nouvelle phase de la crise à un jour près. Leur pronostic est, hélas, impitoyable.
Trois chercheurs de l’Académie des sciences de Russie ont toutes les chances de devenir célèbres. Ils ont su créer un modèle des hausses et des chutes de l’économie tant nationale que mondiale. Ces chercheurs, c’est l’ex-président kirghize Askar Akaïev, le président de l’Université d’Etat de Moscou, Viktor Sadovnitchiy et le directeur de recherche à l’Institut des études orientales et à l’Institut de l’Afrique, Andreï Korotaïev. Fin 2010 ils ont publié un article intitulé « Sur la possibilité de prédire la crise globale actuelle et sa deuxième vague ». Les auteurs y prédisent la deuxième vague de la crise pour le mois de juillet ou d’août 2011. En effet, c’est fin juillet que les pays européens se désespèrent à trouver la solution pour sauver la Grèce. C’est le 2 août que doit tomber la faillite technique des Etats-Unis. C’est le 5 août que l’agence de notation Standard & Poor’s abaisse la note des Etats-Unis ce qui provoque ces conséquences néfastes qu’on observe aujourd’hui sur les places boursières du monde entier. Mais comment les chercheurs qui n’ont rien à voir avec l’économie, ont réussi là où les meilleurs économistes du monde se déclarent vaincus ?
Les mathématiciens Askar Akaïev et Viktor Sadovnitchiy et l’historien Andreï Korotaïev ont utilisé ce qu’on appelle les « cycles de Kondratiev ». Ce sont les périodes s’étalant sur 40 ou 60 ans qui combinent les phases de croissance rapide et lente. Des données relatives, par exemple, au niveau des prix, à la dette étatique, au chiffre d’affaire du commerce internationale ont été recueillies pour ensuite rapprocher chaque « cycle de Kondratiev » aux fluctuations du prix du pétrole et de l’or.
La chute des indices boursiers qu’on observe aujourd’hui, ce n’est qu’un début, dit Askar Akaïev. Dès l’automne il faut s’attendre à l’effondrement du prix du pétrole jusqu’à 50 ou 60 dollars par baril. Mais par la suite le prix reviendra à 80 ou 90 dollars. Ensuite, c’est le PIB qui commencera à diminuer. Le seul point positif : cette diminution ne sera pas aussi importante qu’en 2008. Quant à la durée de cette récession, elle sera de 2 ans. Mais ce n’est qu’à condition que les grandes puissances économiques se décident à lancer les réformes douloureuses mais nécessaires. Ces réformes concernent les dépenses budgétaires et la dette étatique qui doivent être diminués.
Dans seulement deux mois on pourra vérifier la fiabilité de ces prévisions. Si ses auteurs ont raison, les économistes devront peut-être réviser leurs leçons.