Les autorités de Grande-Bretagne parviennent petit à petit à rétablir l’ordre à Londres et dans d’autres grandes villes. Il est vrai que la capitale, ainsi que les banlieues de Manchester, Birmingham, Wolverhampton, Nottingham, Liverpool – on peut allonger la liste - rappellent à présent des zones militaires.
Diaporama: Grande-Bretagne : de nouvelles villes gagnées par l'émeute
Partout des mesures de sécurité sont renforcées, les effectifs de police ont été multipliés. Des unités spéciales sont prêtes à intervenir. Les habitants eux-aussi s’organisent. Une discussion sur les causes des événements s’est engagée dans la société. Déséquilibres sociaux, crise économique ou tout simplement les débordements de jeunes marginaux, habitués à vivre avec des allocations sociales?
Quatre jours après le commencement des désordres dans le quartier londonien Tottenham, la capitale vit dans la crainte de nouvelles violences. Voyant l’impuissance de la police, les résidants de beaucoup de quartiers ont commencé à s’organiser pour patrouiller et chasser des hooligans, a raconté à notre correspondant le journaliste Matthew Parris, ex-député conservateur du parlement britannique.
« A Londres la police a rétabli le contrôle de la situation. Dans d’autres villes du pays il est encore tôt de parler d’une normalisation. Dans le quartier de Londres que j’habite – Princeton –Asiates, musulmans, Juifs se sont unis pour chasser les émeutiers. A mon avis, personne en Angleterre ne pense que ces actions de protestation ont un caractère politique. La majorité comprend que les violences ont été organisées par des ressortissants des couches les plus démunies de la société – des jeunes qui n’ont ni espoir, ni perspectives ».
De nombreux politologues préviennent: la contestation conduira à une crise sociale durable et aura de très graves conséquences. Les événements à Londres ont déjà partagé les citadins en ceux qui avaient créé leur business, acheté un logement et qui sont prêts à le défendre presque à mains nus, et en jeunes marginaux. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais travaillé, ont une instruction secondaire, dans le meilleur des cas. Mais tous veulent vivre bien, dit le directeur général du Conseil russe pour la stratégie nationale Valéri Khomiakov.
« On doit s’attendre, bien entendu, à un durcissement de la législation touchant l’immigration. La police aurait pu, elle, réagir de façon plus dure contre les fauteurs de saccages et de pillages, qui agissent au mépris des traditions du pays qui les avait abrités, les entretient, en leur payant toutes sortes d’allocations. Certes, c’est un problème de toute l’Europe. Ce n’est pas un problème de la Norvège, de Grande-Bretagne ou de France, où des violences de ce genre avaient eu de même lieu. Je pense que l’Union Européenne devrait se pencher sur ce problème, voir comment faire pour, d’un côté, ne pas léser trop les droits de l’homme, et de l’autre, défendre ses citoyens ».
Dans cette situation on a le plus de questions à poser au pouvoir exécutif. Le maire de Londres est accusé d’inaction dans les jours de désordres, et le Premier ministre David Cameron – d’impuissance politique. Car les problèmes à l’origine de la crise mûrissaient durant de longues années.
La police britannique aura elle aussi à tirer de sérieux enseignements. Mais les conclusions qui seront faites par les autorités importent davantage. Commenceront-elles à éteindre le feu par des injections financières ou bien s’en prendront-elles quand même à la douloureuse mais indispensable solution des problèmes sociaux des Britanniques.