Trois nuits d’émeutes en Grande-Bretagne. La police recule devant les bandes de jeunes. Le gouvernement convoque une réunion extraordinaire. Le premier ministre David Cameron promet « une justice rapide » à l’encontre des personnes à l’origine des émeutes et garantit la sécurité des biens et des personnes.
Ce n’est pourtant pas tout de suite que le premier ministre a décidé d’interrompre ses vacances en Italie pour revenir à Londres en proie au feu et aux violences. Il a convoqué d’urgence le comité anticrise « Cobra ». M. Cameron promet aux personnes incitant à la violence de les faire sentir tout le poids de la justice :
« C’est tout simplement criminel. Il faut y résister, il fait le vaincre. Je compatis de tout mon cœur à ceux qui ont souffert dans ces violences, à ceux dont les maisons ont été incendiées les laissant sans toit, à ceux dont les quartiers sont presque en ruines. Je compatis à ceux qui vivent aujourd’hui dans la peur à cause de ce que nous voyons dans les rues. Il ne faut pas douter : nous sommes du côté de ceux qui respectent la loi, de ceux qui ont été bousculées par les fauteurs ».
Pour la politologue russe Nadejda Arbatova les émeutes de Londres et celles qui ont eu lieu précédemment en France, témoignent de la faillite de la politique de coexistence des cultures :
« La majorité de ces personnes-là sont ressortissants britanniques c’est-à-dire qu’elles ont des passeports britanniques. Ce ne sont pas de simples migrants clandestins sans domicile fixe. Mais le problème, c’est qu’elles ne sont pas intégrées. Pendant longtemps on y fermait les yeux, on estimait qu’il était politiquement incorrect d’en parler. Mais ensuite Merkel, Cameron, Sarkozy ont dû finalement reconnaître que le multiculturalisme en Europe était un échec ».
Comme les révolutionnaires égyptiens, les organisateurs des émeutes en Grande-Bretagne utilisent les réseaux sociaux pour coordonner leurs actions. Au micro Andreï Massalovitch, spécialiste en veille concurrentielle :
« Chaque organisation ayant affaire au maintien de l’ordre, doit avoir ses instruments de surveillance pour avoir au moins une idée de ce qui se passe sur Internet. Outre les systèmes de surveillance, il doit y avoir des spécialistes qualifiés qui savent intervenir dans le processus et le gérer. Il suffit deux ou trois boute-en-train pour donner à la discussion la bonne direction. Le processus peut être dirigé et géré. Enfin, les forces de l’ordre doivent disposer d’outils pour identifier les délinquants. Ceux-ci doivent être arrêtés et punis peu importe qu’ils utilisent ou pas la Toile mondiale ».
Aujourd’hui, c’est déjà la quatrième nuit d’émeutes en Grande-Bretagne.