Le dernier dirigeant de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev a accordé une interview à Die Presse, quotidien autrichien de centre-droit, en exposant ses idées sur les relations entre la Russie et l'Europe et ses préférences quant au futur président russe.
Commentant l'actuelle situation politique, l'ancien président soviétique a estimé que "les cinq à six ans à venir seraient déterminants" pour la Russie où "il existe déjà deux camps polaires, dont l'un prône la modernisation, et l'autre cherche à se maintenir au pouvoir".
Quoi qu'il en soit, si même "l'actuel président Medvedev ne se porte pas candidat à la présidence en 2012, cela ne tournera pas en catastrophe contrairement à de nombreuses.
Il n'en reste pas moins qu'il importe lequel des camps l'emportera. Si Medvedev se met à la tête du camp réformateur, il aura besoin de beaucoup de force et de soutien", a signalé M.Gorbatchev.
Selon lui, les relations entre la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne sont loin d'être parfaites, tous les pays de l'Europe orientale aspirent à intégrer au plus vite l'UE, alors que "l'élargissement rapide de la zone euro a engendré bien des problèmes".
S'adressant aux pays de l'Europe centrale, M.Gorbatchev les a appelés à ne pas rejeter la responsabilité de tous leurs problèmes à la Russie qui les avaient délivrés du nazisme, les avaient soutenus financièrement pendant de longues années et était toujours prête à une coopération économique avec eux.
"Et en réponse nous recevons un bouclier antimissile. On nous rassure qu'il ne servira qu'à la protection face à l'Iran. On nous prend sans doute pour des idiots", a plaisanté l'ex-président soviétique.
En conclusion, M.Gorbatchev a appelé à lever le régime des visas et à mettre sur place une coopération stratégique entre l'Europe, les Etats-Unis et la Russie dans l'intérêt de la stabilité dans le monde.