Les jeux qui tuent?

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Les jeux virtuels peuvent-ils provoquer des crimes sanglants et faut-il les interdire? Après les attentats en Norvège qui ont emporté plus de 80 vies ce sujet est de nouveau au point de mire de nombreux pays.

Les jeux virtuels peuvent-ils provoquer des crimes sanglants et faut-il les interdire? Après les attentats en Norvège qui ont emporté plus de 80 vies ce sujet est de nouveau au point de mire de nombreux pays. Après qu'on a appris qu'Anders Breivik était grand amateur des jeux World of Warcraft et Call of Duty ils ont été retirés des ventes en Norvège.

Selon les spécialistes, l'influence des jeux vidéo sur la conscience humaine est comparable à celle de la télévision et du cinéma. Les trames de ces jeux abondent souvent en violence, parfois aux traits nationalistes. Ainsi le scénario du jeu de tir américain Call of Duty: Modern Warfare 2 suppose l'élimination des commandos russes. Un autre jeu sanglant – Postal – était le jeu préféré d'Alexandre Koptsev qui s'était livré à un massacre dans la synagogue de Moscou. L'année dernière à Touapse un jeune homme, 14 ans, a tué son père lui interdisant de jouer à Gothic. Ceux qui passent des heures à des jeux de combat sont capables de commettre un crime, estime le psychologue, l'académicien de l'Académie des sciences de Russie, Serguei Kliutchnikov:

"Souvent les jeux d'ordinateur sont agressifs et ils effacent les limites entre un crime réel et virtuel. Le jeu fait en sorte que la personne hésite moins devant le crime. La cruauté abêtit les émotions, la compassion, crée le reflexe d'un comportement branché", estime Serguei Kliutchnikov.

Bien qu'on soit depuis longtemps au courant des préférences données aux jeux cruels par les auteurs de crimes, la décision des autorités norvégiennes de retirer ces jeux de la vente a été quasiment un premier précédent. La parole à Kirill Alekhine, expert en jeux virtuels:

"Après les massacres dans les écoles américaines on a appris que les criminels préféraient la musique hardcore et les jeux de démons. Mais les jeux et la musique n'ont pas été interdits", note Kirill Alekhine.

Le spécialiste est persuadé qu'il est inutile d'interdire. Les jeux vidéo ont beaucoup de fans. Des millions de gens jouent à World of Warcraft et Call of Duty et ne sortent pas dans la rue pour abattre leurs concitoyens. Les gens mentalement stables déversent leurs émotions sur l'écran de l'ordinateur. Kirill Alekhine se rappelle un test effectué à la fin des années 90 par un magazine informatique russe. Les psychologues ont utilisé des équipements spéciaux pour vérifier l'agressivité des gens après plusieurs heures de jeu au jeu de tir Counter-Strike. Le résultat a montré que l'agression des joueurs tombait à zéro. "L'apparition d'une personne mentalement instable est donc le résultat de l'action de la société, des parents et du milieu culturel, et non pas des jeux", est persuadé Alekhine.

A son tour Serguei Kliutchnikov estime que si le joueur n'est pas un enfant mais un adulte c'est déjà un diagnostic. "Les gens heureux n'ont pas le temps de le faire", constate le psychologue, tout en étant d'accord que l'interdiction des jeux virtuels ne serait pas efficace.

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