Le développement de la Voie maritime du Nord (VMN) et de toute l’infrastructure de transport dans la zone arctique sont ce samedi 6 août au menu de la réunion du Conseil de sécurité nationale présidé par Nikolaï Patrouchev. La réunion se tient dans la ville de Naryan-Mar située au-delà du Cercle polaire, la région à la pointe nord du Territoire autonome des Nénets.
La réunion se penche surtout sur le développement du système de transport appelé à assurer la sécurité nationale. L’importance économique de la VMN ne fait plus de doute pour personne. Cette voie navigable qui passe par les mers de l’Océan Boréal Arctique, relie les ports russes d’Extrême-Orient à l’Europe et à l’Asie.
Le fait d’emprunter la VMN fait gagner la moitié de distance en comparaison de la voie traditionnelle qui passe par le canal de Suez pour assurer la liaison entre Hambourg - Shanghai et Tromsé - Yokohama. Le projet est encore intéressant en termes financiers : le transport d’un conteneur revient 200 dollars moins cher en été et 50 dollars de mois tout au long de la période navigable. Il s’agit d’un gain très important surtout quand on sait que le volume annuel du fret se monte à plusieurs millions de tonnes.
« Les potentialités de la VMN sont actuellement estimée à 9 millions de tonnes : 6 millions en direction de l’Est et 3 millions en direction de l’Est », affirme Alexandre Danilov, directeur adjoint de l’Institut de l’Arctique et de l’Antarctique.
« La VMN a également une importance majeure dans la mise en valeur des richesses de l’Arctique. Selon les premières estimations, les réserves d’hydrocarbures en équivalent pétrole représente 100 milliards de tonnes rien que sur le plateau continental russe. La construction de plusieurs usines de liquéfaction de gaz dans la péninsule de Yamal permettre d’exporter 65 millions de tonnes de GNL en direction d’Asie et du Pacifique. Les réserves de métaux non ferreux et de terres rares ouvrent des perspectives au moins aussi grandes. Tout cela montre une fois de plus que le développement de la VMN revêt aujourd’hui une signification particulière.
On attend beaucoup de l’accroissement du trafic transitant par la VMN en prévision surtout de la mise en valeur des gisements de pétrole et de gaz sur le plateau continental russe. Nous avons entreprise cette année un voyage pilote, quand deux brise-glaces à propulsion nucléaire accompagnaient un pétrolier transportant du condensât de gaz et allant d’est en ouest. Nous avons compris qu’il était économiquement intéressant de transporter les hydrocarbures même s’il fallait pour cela faire appel aux brise-glaces nucléaires. Il faut maintenant faire marcher la VMN tout au long de l’année.
Les premiers voyages entrepris en 2010 ont prouvé l’intérêt économique du développement de la VMN et 15 demandes enregistrées depuis ne font que le confirmer. Nous avons décidé de mettre entre 2012 et 2014 en chantier trois brise-glaces à propulsion nucléaire et autant à Diesel. Ils auront surtout pour mission d’accompagner les convois en océan Arctique.
Je tiens également à mettre l’accent sur la sécurité écologique de l’Arctique et notamment en prévenant les déversements de pétrole et en utilisant à bon escient le gaz associé. Les experts notent que l’utilisation efficace de la VMN en sa qualité de corridor de transport international rend nécessaire la mise en place et l’application d’une législation appropriée. Il faut également penser à assurer la sécurité de navigation le long de toute la VMN », - fait ressortir Alexandre Danilov .
Les experts interrogés par la Voix de la Russie mettent l’accent sur le fait que la VMN commence à jouer un rôle de plus en plus important dans le système de transport du Nord et dans l’instauration d’un espace économique unique dans la zone arctique. C’est pour cette raison qu’il faut assurer une navigation ininterrompue d’un bout à l’autre de l’année.
Cette question sera à nouveau au centre d’attention la semaine prochaine, lorsque le G8 de l’Arctique tiendra une conférence interministérielle sur le thème: « Utiliser la VMN pour arriver à la stabilité stratégique et à un partenariat égal en droits en Arctique ».