Vendredi le 5 août l’ex-premier ministre uranienne Youlia Timochenko a été arrêtée dans la salle d’audiences à Kiev. Cette décision a provoqué une vague de contestations parmi les partisans de l’ex-présidente du gouvernement ukrainien. Une bagarre a éclaté dans la salle d’audiences. Un peu plus tard ils ont tenté d’empêcher le transfert de Timochenko dans une maison d’arrêt. Le ministère des Affaires étrangères russe était rapide à réagir en déclarant que le procès Timochenko devait être impartial. Entretemps les experts discutent quels conséquences politiques pourra avoir cette arrestation.
Le juge Rodion Kireïev a satisfait la demande du procureur d’arrêter Youlia Timochenko qui, selon l’accusation, s’était permis des propos vexatoires à l’égard de l’accusation et de la cour et avait fait traîner l’affaire. L’ex-premier ministre a été arrêtée dans la salle d’audiences. Elle s’est laissée faire mais a demandé de ne pas être menottée.
Les parlementaires du bloc Youlia Timochenko s’en sont pris aux miliciens. Un prénommé Sergueï Vlassenko a même tenté d’en venir aux mains. Rue Kreschiatik les partisans de Timochenko ont d’abord essayé à entrer par la force dans le palais de justice et ensuite bloqué la sortie des voitures en empêchant ainsi la voiture avec Timochenko de quitter le palais de justice. Près de 300 miliciens d’unités d’élite ont pu faire reculer les partisans de Timochenko. Rue Kreschiatik et boulevard Chevtchenko ont été bloqués pour permettre à la voiture de passer.
Le procès Timochenko a ouvert début juin. Le parquet général ukrainien lui a présenté trois chefs d’accusation. Tous sont liés à son travail en tant que premier ministre entre 2007 et 2010. Timochenko est entre-autres accusée d’abus de fonctions lors de la conclusion des contrats de livraison du gaz russe en janvier 2009.
Les politologues s’accordent pour dire que cette arrestation de l’ex-premier ministre ukrainienne jouera en sa faveur. Pour certains la décision de la cour « n’est pas très prudente de la part des autorités ».
L’arrestation pourra enflammer l’opposition et donner la seconde chance à la carrière politique d’Youlia Timochenko, dit à la Voix de la Russie le vice-président du Centre des technologies politiques, Serguei Mikheïev.
Cette opinion n’est pas partagée par le directeur du Centre des études politiques de Kiev, Mikhaïl Pogrebinskiy :
« Pendant une assez longue période la côte de popularité de Timochenko était la même. Je ne crois pas qu’elle progressera. Il y aura peut-être une vague d’empathie envers le personnage mais sa côte de popularité n’augmentera pas. Il serait erroné de dire que Timochenko est partie et qu’elle ne suscite plus d’intérêt. Au contraire, elle est toujours présente. Elle est toujours deuxième après Yanoukovich. Sa côte de popularité est stable, elle ne baisse pas ».
L’avocat de Timochenko, Youri Soukhov va contester la décision par laquelle le juge a ordonné à arrêter sa cliente. C’est ce qu’il a déclaré aux journalistes à la sortie de la maison d’arrêt de Lioukiyanovsk où Youlia Timochenko a à sa disposition une cellule individuelle avec une fenêtre et les toilettes séparées.