Trois mois après la suppression d’Oussama Ben Laden le magazine américain « The New Yorker » révèle les détails de cette opération spéciale au Pakistan. Selon les experts russes, ce coup de relations publiques profite tant à l’administration Obama qu’au service de renseignement américain.
Le numéro avec un article consacré à ce sujet devra sortir le 8 août prochain mais on peut déjà lire la publication sur internet. On apprend ainsi qu’Obama avait une provision de sandwichs pour que rien ne le détourne de l’écran sur lequel il regardait l’opération se dérouler. Ou bien que l’une des femmes de Ben Laden a été blessée à la jambe alors que lui, il a eu une balle à l’abdomen et une autre à la tête. Ou encore qu’un des commandos américains en croyant que l’une ou l’autre des femmes du terroriste numéro un pouvait avoir une ceinture d’explosifs, les a saisi toutes les deux à bras-le-corps afin de sauver ses camarades. Ce sont les détails certes très pittoresques mais peu informatives. En fait, cela fait penser à un coup de relations publiques dicté par des considérations purement politiques, dit l’expert militaire indépendant Igor Popov :
« 99% de ces détails ne correspondent pas à la réalité. Ce qui s’est passé en réalité ne sera jamais révélé. Cet article n’est rien d’autre qu’une œuvre littéraire pure et simple. Il ne faudra pas l’oublier ».
Du reste, il y en a ceux qui ne mettent pas en doute la véracité des faits révélés. Primo, le service de renseignement américain collabore volontiers avec les médias. Secundo, « The New Yorker » est connu pour ses publications sur le terrorisme. En confiant à ce magazine affectionné par les élites intellectuelles américaines, le soin de révéler les détails de l’opération de la décennie, le service secret des Etats-Unis s’est offert une bonne publicité.
Les deux opinions ont le droit d’exister. Barack Obama a profité de l’occasion pour rappeler que c’est lors de sa présidence que le terroriste numéro un avait été supprimé en détournant ainsi l’attention des électeurs des problèmes économiques dans le pays. L’armée américaine a rappelé qu’elle avait fait un bon travail. Quant aux habitants des Etats-Unis qui avaient vécu dans la peur pendant dix longues années, ils se sont rappelés que le gros méchant loup était bien mort et que ces guerres sanglantes dans lesquelles avaient péri leurs proches, n’étaient pas vaines.