L’économie globale n’a qu’à bien se tenir

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Le Congrès des États-Unis a fait échouer le projet de loi sur le relèvement du plafond de la dette publique. Si une solution n’est pas trouvée avant le 2 août, les États-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement.

Le Congrès des États-Unis a fait échouer le projet de loi sur le relèvement du plafond de la dette publique. Si une solution n’est pas trouvée avant le 2 août, les États-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement.

Vendredi 29 juillet les républicains en opposition au président Obama ont fait passer par la Chambre des représentants qu’ils contrôlent un projet de loi de leur cru qui prévoit un relèvement  de 900 milliards de $ du plafond de la dette mais à court terme. La Maison Blanche a réagi tout de suite en qualifiant ce texte de mort-né. En fait les démocrates aimeraient voir la barre de la dette relevée de 2,5 trillions de $ et sur un long terme, c’est-à-dire trancher cette question pour plus y revenir un an plus tard à la veille de la présidentielle en privant par là même les républicains de la possibilité de critiquer Barack Obama. Finalement deux heurs après le vote républicain sur le projet, les démocrates l’ont torpillé au sénat ou ils disposent d’une majorité de sièges.

On s’attend à ce que le 1er août, un jour avant le défaut de paiement, les partisans du président soumettront aux parlementaires un projet de leur cru qui tiendrait compte de certaines propositions de leurs opposants. Or, ceux-ci refusent tout compromis. Voici le commentaire donné par Igor Nikolaev qui dirige le département d’analyse stratégique de la société « Consultations financières et comptables ».

La probabilité du défaut de paiement s’accroît d’heure en heure. On pensait d’abord qu’il s’agissait d’un spectacle purement politique alors que maintenant même les optimistes y compris moi-même, estiment que les États-Unis  commencent à y aller un peu fort. Il s’agit en réalité d’un défait de paiement technique sur les engagements extérieurs. Les Américains ont déjà déclaré qu’ils paieraient de toute façon mais le service de la dette extérieure s’en trouve menacé. Cela signifie que le marché des titres américains sera fortement ébranlé et que les pays détenteurs s’empresseront de s’en débarrasser en provoquant la chute du dollar. Les Américains auront le plus grand mal à emprunter de l’argent pour financer leurs dépenses budgétaires. Déjà plombé par son faible taux de croissance, l’économie américaine risque d’entamer la spirale de stagnation et même chuter.

Igor Nikolaev a noté en parlant du scénario possible pour la Russie :

Les cours de pétrole ont une importance primordiale pour l’économie russe. Ils chuteront inévitablement en cas de défait de paiement, de la baisse du dollar et du fléchissement des prix d’hydrocarbures. La chute des cours de pétrole se traduira par l’effondrement du rouble et le gel des investissements par ce que les investisseurs resteront dans l’expectative en attendant les jours meilleurs.

Le directeur de la société d’investissement « Quadro » Roman Andreev évoque les conséquences du défait de paiement éventuel pour les marchés émergents.

Le défait de paiement aux États-Unis va se répercuter assez négativement sur les marchés émergents mais par sur tous à la fois parce que les investisseurs  commencent à se dire que ces marchés peuvent au contraire servir d’une sorte de havre de paix. Personnellement, je ne suis pas du tout sûr qu’on puisse  s’y mettre à l’abri des risques, du moment que toutes les économies émergentes dépendant de celles des pays industrialisés. Je pense que les marchés des titres seront particulièrement exposés  parce que les pays industrialisés  se retireront des marchés en développement et des actifs à risque. Cette tendance se répercutera à son tour sur les monnaies des pays en développement en provoquant une baisse importante de leur taux de change.

L’expert estime cependant qu’on arrivera quand même à éviter une panique généralisée pour la bonne raison que tant les responsables des banques centrales que les gouvernements des pays en développement avait eu le temps d’acquérir une expérience en ce sens pendant les crises asiatique et mondiale. On aimerait cependant espérer que les États-Unis éviteront de précipiter le monde  dans la deuxième crise financière depuis trois ans.

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