Vendredi le BEA, Bureau d’enquêtes et d’analyses, a publié le rapport sur les causes du crash du vol AF447 le 1er juillet 2009 dans l’Atlantique. Plus de deux ans se sont écoulés depuis le crash qui avait fait 228 morts. Les enquêteurs ont déchiffré les boîtes noires retrouvées en mars dernier. Les auteurs du rapport pointent du doigt les erreurs de pilotes. Malgré les alarmes répétitives ceux-ci n’ont pas pris conscience que l’avion avait décrochée. Le rapport a, par ailleurs, confirmé ce que le tube de Pitot mesurant la vitesse et l’altitude de l’appareil, avait gelé.
Trois heures après le décollage le commandant de l’avion âgé de 52 ans, Marc Dubois, va se coucher après avoir confié l’avion à ses collègues dont le pilote de 32 ans, Pierre Cédric Bonin. Cinq minutes après le départ du commandant, le pilote prévient les passagers de l’entrée dans une zone de turbulence. Quatre minutes plus tard le pilote automatique et le système automanettes se débranchent. Une alarme de décrochage se déclenche mais les pilotes n’y prêtent pas d’attention. L’alarme a pourtant sonné pendant 57 minutes. Ensuite l’avion décroche pendant quatre minutes ses ailes ne pouvant plus le tenir en l’air. Les enregistreurs de bord ont bien enregistré que les pilotes avaient tenté d’éviter le décrochage mais au lieu de faire piquer l’avion ils ont cabré l’appareil. En prenant conscience de la gravité de la situation ils réveillent le commandant. Hélas, trop tard. L’avion s’est abîmé en mer à la vitesse de 180 m/s.
Le rapport précise que les pilotes n’étaient pas formés à travailler dans les conditions de disfonctionnement du détecteur de vitesse, ni à piloter l’appareil à haute altitude.
Air France a déjà fait une déclaration dans laquelle la compagnie demande de ne pas tirer de conclusions hâtives sur les erreurs des pilotes. La compagnie accuse Thales, fabricant des détecteurs de vitesse pour Airbus.
La lenteur avec laquelle progressait l’enquête étonnait plus d’un. Pendant deux ans on a cherché sans succès les fragments de l’avion dans la mer. A mi-mars 2011 la justice française a accusé la direction d’Air France et d’Airbus d’homicide involontaire. Ces accusations ont été catégoriquement rejetées par les prévenus qui demandaient d’attendre la fin des recherches des boîtes noires dans la mer. Deux semaines plus tard les boîtes noires en parfait été ont été retrouvées avec les fragments de l’avion. 50 corps ont été remontés à la surface au début de l’année. Encore 104 ont été trouvés et rapatriés en France au cours du dernier mois. Les corps des autres victimes du crash n’ont pas été retrouvés.