Le crash de Smolensk : Varsovie reconnaît ses erreurs

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L’événement tant attendu par la Pologne et la Russie s’est finalement produit à Varsovie.

L’événement tant attendu par la Pologne et la Russie s’est finalement produit à Varsovie. La commission gouvernementale présidé par le ministre de l’Intérieur polonais Jerzy Miller a présenté aujourd’hui les résultats de son enquête sur le crash de l’avion Tu-154 du président Lech Kaczynski en avril 2010. Le document n’a pas créé de surprise. Varsovie reproche à nouveau à la Russie des mauvaises installations de l’aéroport Severny à Smolensk. Mais les autorités polonaises ont cependant assumé une part de responsabilité dans le crash de l’avion présidentiel.

Les conclusions de la commission gouvernementale ne sont point consolantes pour les Polonais. Le vol a été préparé en violation du règlement : l’avion a été en fait rééquipé pour pouvoir accueillir plus de passagers, un guide russophone a été refusé par l’équipage et les pilotes n’étaient pas suffisamment qualifiés.  A la conférence de presse le membre de la commission, Maciej Lacek a dit :

 « La commission a établi que le 36ème régiment spécial chargé du transport des premières personnalités du pays, avait violé le règlement à plusieurs reprises.  Le régiment était submergé d’instructions, il s’appuyait sur les standards ne correspondant pas aux normes en vigueur dans l’armée de l’air. Les pilotes étaient instruits à la hâte. Il n’y a pas eu de vols d’entraînement. Les normes étaient délibérément violées quant au temps de repos obligatoire. Cela est lié au départ des pilotes expérimentés de l’école et à l’embauche de jeunes pilotes fraichement diplômés. Un seul technicien était admissible  aux vols alors que les autres membres de l’équipage n’avaient pas d’autorisation appropriée. Le niveau de formation insuffisante de l’équipage compromettait la sécurité des vols ».

La décision d’atterrir était prise par le « passager numéro un », en l’occurrence le président polonais. Pour le moment il est prématuré de classer l’affaire du crash aérien de Smolensk. Il y a le parquet général polonais qui poursuit son enquête même s’il est peu probable que les conclusions auxquelles il arrivera seront différentes de celles du Interstate Aviation Committee ou de la commission d’enquête polonaise. Le rapport de celle-ci a déjà produit plusieurs effets sur le plan politique : le ministre polonais de la Défense Bogdan Klich a démissionné. C’est que c’est à son ministère que la plupart de griefs étaient présentés. Du reste, cette démission sera suivie par d’autres, assurent les experts.

En commentant la conférence de presse à Varsovie, le président du comité technique du Interstate Aviation Committee, Alexeï Morozov souligne que la version des faits polonaise coïncide pour beaucoup à celle du comité. Mais certaines conclusions de la commission restent quand-même assez énigmatiques. Notamment la conviction de ce que le commandant de l’avion n’avait pas l’intention d’atterrir. Ou bien celle de ce que la présence des personnes étrangères dans la cabine de pilote, notamment du commandant en chef de l’armée de l’air polonais, n’a pas influencé la décision prise par le commandant de l’avion d’atterrir ni l’état psychophysiologique des pilotes. M. Morozov promet de fournir de commentaires techniques plus tard, dès que son comité étudie en détail le rapport de la commission polonaise.

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