Un navire avec les participants de l’expédition internationale « Lena 2011 » a quitté Saint-Pétersbourg pour la Sibérie. Les recherches dans le delta du fleuve de Lena et la mer de Laptev permettront de jeter la lumière sur les changements climatiques sur la planète et de délimiter le plateau continental russe en Arctique.
L’expédition est présidée par le célèbre chercheur allemand, Jörn Thiede. Sous son commandement il y a 55 chercheurs et étudiants russes et allemands. L’intérêt suscité par Lena s’explique par le fait que ce fleuve n’a jamais gelé pendant ces dernières 20 millions d’années alors que la majeure partie d’Eurasie et d’Amérique du Nord était couverte de glace. Lena et son histoire bouleverseront peut-être les modèles climatiques et géologiques de l’évolution de la planète.
Les chercheurs vont aussi aider à mieux tracer le plateau continental arctique. Le directeur de l’expédition dispose des données de toutes les expéditions internationales jamais effectués en Arctique. Jörn Thiede conclut à ce que les dépôts marins se sont formés dans les conditions continentales. Autrement dit, ils sont assez récents, du point de vue géologique bien sûr. Cela veut dire que les dorsales Lomonosov et Mendeleïev riches en gaz et pétrole, font partie du plateau continental de Russie.
Une autre expédition travaille actuellement sur le même problème dans l’océan Arctique sur le bateau « Académicien Fedorov ». Les chercheurs effectuent la prospection séismique des fonds marins, raconte Nikolaï Zaïtsev de l’Association russe d’explorateurs des pôles :
« Académicien Fedorov » est parti avec un grand groupe de chercheurs russes et de spécialistes américains représentant une entreprise qui a fourni des équipements pour l’exploration des fonds ».
Après l’analyse des résultats d’études et les consultations avec les pays de la région arctique la Russie adressera à une commission spéciale des Nations unies une demande de délimitation du plateau continental dans l’océan Arctique. En 2001 la Russie a déjà fait ce genre de demande. Mais à l’époque celle-ci a été rejetée à cause de l’insuffisance de données qui prouveraient la nature continentale des dorsales Lomonosov et Mendeleïev. En cas d’acceptation de cette nouvelle demande, la Russie aura le droit d’exploiter les gisements situés sur le plateau continental qui mesure plus d’un million et demi de m².
