Rencontre Medvedev-Merkel : un ordre du jour riche et pragmatique

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Interview avec le politologue allemand Alexander Rahr

Ce soir à 21h00, heure de Moscou, le président russe Dmitri Medvedev commence sa visite en Allemagne. Demain matin, des consultations russo-allemandes se dérouleront à Hanovre. Le politologue allemand Alexander Rahr parle de la rencontre entre le président russe et la chancelière allemande Angela Merkel :

« L’ordre du jour Allemagne-Russie est assez vaste, pragmatique et riche. Et ce à l’opposé de celui russo-européen qui, selon moi, est absolument vide. L’Allemagne et la Russie souhaitent avancer dans leur partenariat pour modernisation. Cela veut dire que les parties, tant allemande que russe, proposeront des points concrets à inscrire à l’ordre du jour de cette rencontre. La Russie sera plus déterminée qu’auparavant et insistera sur ce que des étapes soient fixées pour arriver à la suppression des visas entre l’UE et la Russie. La Russie continuera à insister sur ce que des investissements étrangers notamment allemands soient d’avantage faits en Russie. La Russie a besoin de technologies occidentales. A mon avis, le président russe proposera de nouveaux schémas de privatisation. Quant à la partie allemande, elle exigera de la Russie de renforcer l’Etat de droit. D’où l’initiative allemande d’établir un dialogue et d’offrir de nouvelles opportunités de coopération en la matière. L’Allemagne est également intéressée à une ouverture plus poussée des marchés russes mais à la différence de la Russie, l’Allemagne veut voit celle-ci adhérer le plus vite possible à l’OMC. Après quoi on pourrait revenir à la proposition intéressante faite par le premier ministre russe Vladimir Poutine en novembre dernier qui consiste à créer une zone de libre échange entre l’UE et la Russie. Je crois qu’il est important que la Russie et l’Allemagne parlent des conflits internationaux. Il s’agit de la Libye, de la Syrie, du programme nucléaire iranien, de l’Afghanistan et, bien sûr, de la Transnistrie qui est le conflit le plus important en Europe. Celui-ci doit être résolu pour pouvoir revenir à la proposition intéressante de M. Medvedev sur la création en coopération avec l’UE et l’OTAN  d’une structure commune en matière de défense ».

Est-ce qu’Alexander Rahr s’attend à de grands progrès dans la question des visas ?

« Je pense qu’il doit y avoir un progrès psychologique. Parce que la Russie ne se lasse pas à faire pression auprès des institutions européennes. Il faut enfin faire quelque chose en la matière. Nous, les Européens, ne pouvons pas éternellement exiger de la Russie à s’avancer vers la démocratie, à devenir meilleure, et ne rien faire pour faciliter les voyages de simples ressortissants russes mais aussi des élites russes, en Union européenne. D’autant plus que cette année est l’année du 50ème anniversaire de la construction du mur de Berlin. L’Europe et, au plus fort raison, l’Allemagne ne peuvent pas se permettre de passer un message erroné à l’Europe de l’Est, à la Russie, à l’Ukraine, un message qui dira qu’on est en train d’ériger un nouveau mur. Il est vrai que celui-ci ne peut pas être comparé à celle qui a existé auparavant. Mais il y a des barrières qui sont toujours là et qui empêchent les gens de franchir le mur. L’Allemagne ne peut certes pas décider seule. Il y faut une concertation des autres Etats de l’espace Schengen. Et tous les pays européens ne sont pas prêts à se rallier à la position optimiste allemande. Nombreux sont ceux qui considèrent que la Russie ne remplit pas les conditions techniques voire politiques préalables à la suppression du régime des visas ».    

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