Vous êtes sur la Voix de la Russie ! « La dimension innovante de la coopération russo-suisse » - tel a été le leitmotiv de la réunion du Conseil d’affaires pour la coopération avec la Suisse, tenue à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Russie. Les délégations de hauts responsables d’une vingtaine grosses sociétés suisses étaient conduites par le Conseiller fédéral, le ministre de l’Economie de Suisse Johann Schneider-Ammann. Notre correspondant Igor Yazon a suivi la rencontre parmi d’autres journalistes.
Les rapports russo-suisses, du moins dans la sphère économique, suivent une ligne ascendante, a dit en ouvrant la rencontre Viktor Nelioubine, président du Conseil d’affaires et directeur pour les Relations internationales de « Renova », une importante société russe. Rien que deux chiffres : les échanges économiques entre nos pays ont augmenté de plus de 40 % en 2010. Les tendances de l’année en cours suggèrent que nous maintiendrons ces rythmes, et donc, doublerons pratiquement ce chiffre en deux ou trois ans. Nous organisons régulièrement des manifestations en vue d’ordonner l’interaction au niveau d’Etat à Etat, mais aussi à celui des peuples de nos deux pays. Elles nous permettent d’établir des contacts visant l’avenir, de les développer pour approfondir et diversifier notre partenariat dans les sphères les plus variées. Il importe qu’en plus du gros business, ce partenariat engage les petites et les moyennes entreprises, ce qui épaissit le tissu de nos rapports. L’essentiel pour nous à présent c’est de moderniser l’économie et la recherche russes, en prenant appui sur des modèles innovants. Et là nous comptons sur le concours de nos collègues et partenaires de Suisse, a dit en conclusion Viktor Nelioubine.
« La Suisse et la Russie sont des partenaires d’affaires. Les innovations donnent la clé de la réussite économique » - tel a été le thème développé dans le rapport du ministre de l’Economie de Suisse Johann Schneider-Ammann devant les participants à la réunion.
« L’Empire russe a ouvert son ambassade en Suisse déjà en 1814, et les Suisses n’oublieront jamais que l’Empereur Alexandre 1er avait aidé à rétablir la Confédération Helvétique après les guerres napoléoniennes. Les Suisses n’oublieront non plus l’aide économique, octroyée par la Russie à la fin du 19e siècle à notre pays. Et depuis, les rapports entre nos deux Etats n’ont cessé d’évoluer, en s’enrichissant de nouvelles formes de coopération. La Suisse a, à son tour, toujours aidé la Russie, en envoyant dans votre pays ses savants, enseignants, architectes, entrepreneurs, militaires », a dit en particulier le ministre Schneider-Ammann. « Et pour cette raison précisément, à titre d’héritage de ces liens de longue date, a constaté le ministre, nous avons aujourd’hui des rapports intenses et prospérant entre nos pays. La Russie apprécie la Suisse pour sa sûreté, tandis que la Suisse reconnaît les possibilités énormes de la Russie. A présent nous avons à focaliser notre attention sur l’essor des innovations. Dans ce domaine la Russie éprouve un grand besoin et possède un énorme potentiel. Le ministre suisse a rappelé les paroles du président Medvedev que la Russie ne pouvait avancer sans mettre le cap sur développement innovant, et le projet « Skolkovo » devient l’un des éléments clé de progression dans ce sens. D’après le ministre, le but de cette visite à Moscou, de lui personnellement et de la délégation du business suisse qui l’accompagne, est de trouver et d’étudier de nouvelles possibilités en vue d’intensifier l’essor de tout l’ensemble de coopération russo-suisse. D’après Johann Schneider-Ammann, la Russie est un « partenaire politique incontournable », et de ce fait la Confédération Helvétique, qui ne fait pas partie du G20, compte sur Moscou, qui prendra la présidence de ce groupe de pays en 2013, pour défendre ses intérêts dans les questions touchant la régulation financière et le secret bancaire. En échange la Russie a demandé à la Suisse de concourir à son adhésion à l’OMC, a noté le ministre.
La Suisse est pour la Russie l’un des partenaires occidentaux prioritaires et il y a plusieurs raisons à cela, a dit à son tour le vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Russie Gueorgui Petrov.
M. Schneider-Ammann a formulé très bien la nécessité pour la Russie de moderniser son économie et je partage entièrement ses approches de la transition à un développement innovant, mais je ne vois tout simplement pas comment mettre en œuvre cette coopération sans la Suisse, a poursuivi Gueorgui Petrov. Il est donc logique qu’en 2009 la Chambre de Commerce et d’Industrie ait créé un Conseil d’affaires pour la coopération avec la Suisse, qui fait promouvoir activement les liens entre le business en Russie et en Suisse, en y engageant les petites et les moyennes entreprises, ce qui est surtout d’actualité pour notre pays. Plus de 600 sociétés à participation du capital suisse travaillent aujourd’hui en Russie, et pas seulement à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais aussi dans de nombreuses régions de Russie. Et peut-être le plus important est qu’un tel partenariat apporte dans l’économie russe la culture contemporaine de production et l’aspiration à la moderniser sur la base des innovations.
A la fin de la rencontre le ministre Johann Schneider-Ammann a accordé une brève interview à notre correspondant Igor Yazon.