Libye : des bombes à la diplomatie

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Paris négocie avec Mouammar Kadhafi. Seif Al-Islam Kadhafi, deuxième fils du Guide libyen et porte-parole

Paris négocie avec Mouammar Kadhafi. Seif Al-Islam Kadhafi, deuxième fils du Guide libyen et porte-parole officieux du régime, a affirmé que Tripoli menait les véritables négociations sur le conflit en Libye avec la France et non avec les rebelles, dans un entretien publié lundi par le quotidien algérien El Khabar. Paris confirme indirectement le fait des contacts avec Kadhafi : selon le ministre de la Défense de France, il est temps pour les parties prenantes du conflit libyen de s’asseoir à la table des pourparlers.

Dans son interview Seif Al-Islam rapporte les propos que le président français aurait tenus à l’émissaire libyen. Leur sens se résume à ceci : le président français a très franchement dit à notre émissaire que « c'est nous qui avons crée ce conseil (Conseil national de transition) et sans le soutien de la France, l'argent et les armes, il n'existerait pas", a-t-il précisé. Qui plus est, on les obligera à cesser le feu dès que la France se sera entendue avec Tripoli.

La nouvelle, somme toute, n’a pas trop impressionné les observateurs. L’information sur les pourparlers entre le gouvernement libyen et les rebelles avait déjà paru avant : les porte-paroles des deux parties évoquaient des rencontres tantôt en Italie, tantôt en Egypte, tantôt en Norvège. Et on ne peut pas dire que les pouvoirs officiels en Libye occupent une position intransigeante – Mouammar Kadhafi déclarait être prêt à procéder à des réformes. D’après tout, la pierre d’achoppement reste précisément le sort du colonel lui-même.

Dès le début de l’histoire libyenne Paris et Washington ne montrait pas trop d’entente. La France a pris en fait l’initiative des sanctions, et puis des hostilités contre la Libye. Les Etats-Unis  se tenaient alors un peu à l’écart, ne voulant pas s’enliser dans un nouvel Irak ou Afghanistan. Mais à présent, alors que la France est prête à conclure la paix, la position de la Maison Blanche s’est subitement durcie. En principe, la décision concernant l’élimination de Kadhafi du pouvoir est déjà prise. Tandis que la « bonne » France, comme on l’apprend, est disposée à promettre au colonel certaines garanties. Peut-être, même qu’on autorisera le leader libyen à rester dans son pays.

Rappelons que déjà au sommet de mai du G8 à Deauville française les leaders ont convenu que Kadhafi n’aurait pas de place en Libye nouvelle. A la fois Moscou réitérait sa prise de position : c’est au peuple de Libye de décider du sort du pays ; le pouvoir et l’opposition doivent se mettre à la table des pourparlers.

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