Au sommaire de cette émission :
La Russie retourne sur le marché des céréales
Le nouveau passeport est arrivé
Les chantiers olympiques : la vitesse est celle de Formule-1
Punir où ne pas punir ?
Et pour terminer notre rubrique des sujets « Sans commentaires »
L’animatrice de l’émission est Tatiana Roudenko
Et mon collègue Evguenia Chironina
La Russie retourne sur le marché des céréales
La Russie reprend les exportations des céréales après presqu'un an d'embargo. Le retour d'un acteur clé sur ce marché freinera la croissance des prix et aidera la résolution des problèmes de la crise alimentaire globale.
L'embargo provisoire sur les exportations des céréales russes a été imposé en août 2010 après la perte d'un tiers de récolte nationale suite à une sécheresse anomale. C'était une décision politique, jugée radicale par certains analystes. Tout de même l'embargo a éliminé le risque de déficit sur le marché national, freiné la croissance des prix alimentaire et, donc, l'inflation, permis de conserver le cheptel.
La levée opportune de l'embargo est encore une mesure de soutien aux agriculteurs, estime Andrei Sizov, chef du centre analytique Sovecon:
"Il existe une logique évidente dans la reprise des exportations. Premièrement, il y a de bonnes perspectives pour la prochaine récolte. Nous l'évaluons à 80-85 millions de tonnes contre 68 millions pour le besoin national. A la veille de l'ouverture de la saison, la Russie possède de grandes réserves de céréales. D'autres réserves existent également à la disposition du fonds d'intervention national. La Russie peut, donc, exporter tranquillement 15 millions de tonnes vers le marché mondial", explique Andrei Sizov.
Certains experts estiment que le retour sur le marché serait difficile. Il faudra regagner les positions antérieures par une réduction de prix. Les exportateurs seraient probablement contraints de proposer les céréales à 20-30 dollars la tonne de moins que leurs concurrents. Mais la demande de céréales est si forte que la Russie reprendra rapidement sa place sur le marché mondial, estime Konstantin Lyssenko, rédacteur en chef du journal Russie paysanne:
"Nous allons y retourner, nous pourrons assurer notre présence sur ce marché car la Russie a beaucoup d'avantages dans l'agriculture céréalière", pense Konstantin Lyssenko.
En même temps le gouvernement veut prendre toutes les mesures nécessaires pour que le retour de la Russie sur le marché mondial des céréales soit solide et durable. Des négociations sont prévues avec les pays de l'Afrique et de l'Asie du Sud-Est, acheteurs traditionnels des céréales russes. Ces pays manifestent déjà leur intérêt, le nord-est de l'Afrique ayant été paralysé par la plus forte sécheresse depuis 60 ans qui a amené à une crise alimentaire aigüe.
Les Russes auront un nouveau passeport
La vie des ressortissants russes devient plus facile : un nouveau type de passeport sera délivré dès le 1er juillet. Toutes les informations sur le titulaire du passeport seront être lues par un appareil spécial. Le nouveau passeport facilitera la prestation de certains services et les erreurs sont désormais exclues.
Le nouveau passeport fonctionne comme un code-barre dans un supermarché. Un bip, et les informations sur le titulaire du passeport apparaissent sur l'écran. Il suffit de scanner la troisième page de la pièce d'identité. En bas de page, il y a maintenant deux lignes que la machine est capable de lire. Voici l'opinion du porte-parole du Service de migration russe Zalina Kornilova :
« Le passeport a toujours la même apparence, juste que sur la ligne blanche qui était auparavant au-dessous de la photo, il y a maintenant une inscription lisible par machine. Il s'agit des chiffres et des lettres qui comportent les informations qu'on peut lire sur le passeport : nom, prénom, nom patronymique, date de naissance, numéro et série de passeport, etc. L'inscription ne comporte aucune autre information ».
Désormais, il est impossible de se tromper sur le numéro de passeport ou autre. Des opérations telles que l'achat de billets, des opérations bancaires, le contrôle des passeports et de douane, en sont facilitées. Le directeur du Service de migration russe Konstantin Romodanovskiy :
« Notre objectif est clair : on veut faciliter la lecture des informations à partir d'un support. Ce sont nos relations avec l’Ukraine et les efforts de simplifier la coopération aux frontières avec celle-ci qui sont à l'origine de ce nouveau passeport ».
Avant la fin de l'année, un nouveau passeport pour l'étranger devra également apparaître en Russie. Celui-ci comportera des informations sur les empreintes digitales du titulaire. C'est pour la première fois que les ressortissants russes vont fournir au Service de migration leurs données biométriques. Mais la personne a la possibilité de refuser un nouveau type de passeport d'une validité de 10 ans et opter pour un ancien, valable cinq ans. Pour l'instant, les deux types de passeport ont le droit de cité. Mais par la suite, la différence entre les deux sera considérable. C'est que c'est le passeport du nouveau type comportant des données biométriques du titulaire qui est la condition sine qua non posée par l'Union Européenne pour qu'un régime sans visas soit instauré entre la Russie et les pays européens. Du côté de Moscou, il y a au moins cette condition qui est désormais remplie. Les négociations sont en cours.
Les chantiers olympiques : la vitesse est celle de Formule-1
Le circuit pour Formule-1, six palais des sports, un média-centre, le parc de distractions « Sotchi », des hôtels et des unités d’infrastructure – tout cela apparaîtra à Sotchi déjà vers 2013. Selon le vice-président de la corporation publique « Olimpstroï » Alexandre Gornostaïev, les travaux respectent leur calendrier. Il n’y a pas de doute que tout sera exécuté dans les délais prévus.
Les activités battent leur plein dans le parc olympique – 8 mille spécialistes travaillent jour et nuit. La plupart d’eux sont des Russes, venus à Sotchi de différentes régions de Russie. Leurs sociétés ont gagné les appels d’offres pour la construction des sites olympiques.
Les unités dans le parc olympiques sont édifiées dans le respect des standards écologiques. L’expérience de l’application des technologies appropriées pour des chantiers d’une telle ampleur est unique pour la Russie, mais aussi pour le monde, a raconté Timour Manjitov, directeur d’une antenne de la société « Ingeokom ».
Nos chantiers sont uniques, tant sur le plan de l’architecture, qu’au regard des solutions retenues et des standards écologiques. En entrant vous pourrez évaluer la complexité de la construction du toit, l’économie en énergie, le traitement des déchets en fait sur place. Aucun effet négatif sur l’environnement.
Dès aujourd’hui le parc olympique accuse la structure d’une petite ville belle et confortable. Les premiers sites sportifs seront terminés en avril 2012, a informé Alexandre Gornostaïev.
Les grands travaux doivent être achevés en 2012. En 2013 seul le Grand stade central est programmé. Tout le reste – en 2012, y compris à Krasnaïa poliana. On le fait parce que les sites sportifs doivent être encore testés au préalable lors des compétitions.
De plus, « Olimpstroï » lance prochainement la construction d’un circuit pour la course Formule-1, long de 5,5 km. Dans le parc olympique, dont la superficie est de 1200 hectares, on va construire un énorme « Sotchi-parc », sur le modèle de Disneyland, un média-centre pour 1500 journalistes, une série d’hôtels pour le Comité international olympique et plusieurs hôtels exclusifs dotés d’une infrastructure spéciale pour les sportifs.
Punir ou ne pas punir ?
Faut-il adopter une loi interdisant le châtiment corporel des enfants en Russie ? C'est ce qu'a été discuté à la Chambre publique de Fédération de Russie. Certains pays occidentaux avaient adopté de telles lois. Pourquoi pas la Russie ?
Depuis les années 1970 la plus ancienne punition universelle pour les enfants fait l'objet de vives discussions partout dans le monde. L'année 2009 a été proclamée l'année internationale d'interdiction des châtiments corporels par les Nations unies. Des lois allant dans ce sens ont été adoptées d'abord par la Suisse, puis par l'Autriche, l'Allemagne, l'Espagne, la Pologne, la Nouvelle Zélande, l'Ukraine. L'opinion publique russe est divisée quant au châtiment corporel dans la famille.
Après avoir analysé l'expérience des pays où l'interdiction est en vigueur, l'association russe « Pour les droits de famille » conclut que l'interdiction est susceptible d'avoir un impact négatif sur la société. Ainsi, en Suisse l'intervention de l'Etat dans la vie de famille est devenue plus importante après l'adoption de la loi interdisant de punir les enfants. De plus en plus de parents sont privés de l'autorité parentale.
En Russie les parents se disent également préoccupés par le patronage social trop appuyé de la part de l'Etat, dit la présidente du mouvement « Famille, Amour, Pays » Olga Zhouravleva :
« Les processus qui ont lieu aujourd'hui, s'inscrivent dans la tendance de l'étatisation de l'éducation des enfants c'est-à-dire l'appropriation par l'Etat de la fonction éducative au détriment des parents. Cette tendance n'est pas à avoir lieu, elle doit être stoppée, il faut déclarer un moratoire sur ce renforcement des pouvoirs de contrôle de la famille par les autorités ».
L’archiprêtre Vsevolod Tchaplin chargé des relations entre l'Eglise orthodoxe russe et la société propose de mieux cerner les droits et les obligations des parents. Quant au châtiment corporel des enfants dans la famille, il faut y faire recours de façon très limitée aux fins exclusivement éducatifs en prenant soin de ne pas faire préjudice à l'enfant, dit le père Vsevolod :
« Il doit y avoir le droit d'appliquer des mesures physiques jusqu'à un certain âge et lorsqu'il existe un acte susceptible de porter préjudice à la santé physique et morale de l'enfant. Il est évident que les parents possèdent ce droit ».
Les sondages démontrent que beaucoup de Russes de différentes confessions, punissent leurs enfants. Les chrétiens évoquent les traditions orthodoxes. Les musulmans jugent également possible de faire recours au châtiment corporel aux fins éducatifs et de façon limitée.
Sans commentaires
Et en conclusion, notre rubrique des sujets « Sans commentaires »
Selon le sondage réalisé par le Centre Panrusse d'étude de l'opinion publique (VtsIOM), presque 70% de Russes estiment comme satisfaisant ou mauvais l'état de la recherche dans leur région.
Il n’y a que 5% des interrogés qui considèrent que la recherche va bien. Une personne sur cinq avoue ne rien savoir sur la situation de la recherche dans sa région. Ce sont les 18-24 ans (soit 43%) ainsi que les internautes qui sont satisfaits le plus de l'état de la recherche dans leur région. Les 35-44 ans sont plus sceptiques ainsi que ceux qui utilisent rarement Internet.
« Les habitants de grandes villes jugent satisfaisante la situation avec la recherche. Les habitants de Moscou et de Saint-Pétersbourg sont plus nombreux à être critiques. Ceux qui vivent à la campagne se déclarent ne pas être en mesure de répondre à cette question », lit-on dans le rapport du VtsIOM.
L'EMERCOM de Russie estime que le nombre de graves accidents, en premier lieu d'origine naturelle et technologique, progressera de façon considérable d'ici plusieurs années. Cela serait lié au réchauffement climatique global.
« Tous les ans on observe une progression d'environ 6% de ce genre d'accidents et on prévoit que cette tendance négative subsistera », a dit le responsable du centre russe « Antistikhiya », Vladislav Bolov.
M. Bolov souligne que le climat en Russie se modifie de façon très importante et que ces modifications « subsisteront au moins pour les cinq ou dix prochaines années ». « Le changement climatique se caractérise par le réchauffement en hiver, la hausse de la capacité de vaporisation avec le même niveau voire la baisse simultanée de précipitations en été, le nombre plus important des périodes de sécheresse, la modification de l'écoulement annuel des cours d'eau et autres facteurs », a dit le responsable du centre « Antistikhiya », Vladislav Bolov.
Le mannequin Yana Lapikova est nommé photographe personnelle du Premier ministre russe Vladimir Poutine. Cette nomination semble s'expliquer par le haut degré de loyauté manifesté par cette « Miss Moscou 2008 » âgée de 28 ans qui avait adhéré à l'organisation de jeunesse pro-Kremlin « Russie jeune » (« Rossiya Molodaya »).
Le site « Gazeta.ru » écrit que les bloggers se sont déchaînés en trouvant sur Internet les photos prises par Mlle Lapikova : les nature-mortes avec des fruits et une pastèque, le portait de deux danseuses en justaucorps avec rayures, les photos d'un gâteau et d'un chat. Il a donc été supposé que la jeune fille était devenue photographe personnelle de Poutine parce qu'elle était au goût d'un fonctionnaire quelconque de l'administration présidentielle.
La presse rapporte que les photos prises par Mlle Lapikova en qualité de photographe de Poutine lors du déplacement de celui-ci au district de la Volga, ne sont pas meilleures...
La situation a été finalement commentée par le porte-parole du premier ministre russe, Dmitri Peskov. Celui-ci a déclaré que la jeune fille avait été embauchée pour ses qualités professionnelles et ses modestes prétentions salariales. Il avait été décidé de porter au trois le nombre de photographes personnels de Poutine parce que deux photographes avaient une surcharge de travail trop importante, a dit Dmitri Peskov.
« On ne choisit pas nos photographes en fonction de leur sexe. Elle est une bonne photographe, son passé de mannequin ne nous concerne absolument pas dès lors que cela n'est pas contraire à la loi », a souligné le porte-parole du premier ministre russe.
L'habitant de Tcheliabinsk qui fait de la serrurerie d'art, Andreï Vydrine, a créé une guitare métallique cinq mètres de haut pour le Festival de la chanson d'Ilmen. Cela lui a pris un mois et demi. La guitare porte les extraits de textes des chanteurs connus tels que Boulat Okoudjava,Vladimir Vyssotski, Alexandre Gorodnitskiy, Oleg Mityaïev.
« J'avais un agrément des organisateurs du festival. Malheureusement, au dernier moment ils ont renoncé à la guitare pour les raisons techniques. Ils craignaient qu'elle puisse tomber et blesser quelqu'un », explique Andreï Vydrine.
La guitare géante se trouve actuellement àTcheliabinsk près de l'atelier de l'artiste. Celui-ci espère qu'un jour l'emplacement sera trouvé digne de son œuvre qui pèse près d'une demi-tonne.
La ville de Miass qui accueille le Festival de la chanson d'Ilmen, a déjà manifesté son intérêt pour la guitare qui pourrait être installée à l'entrée de la ville.
