L’association allemande « Stille Hilfe » (« Stille Hilfe für Kriegsgefangene und Internierte », en français « Aide silencieuse pour les prisonniers de guerre et les internés ») qui est une association d’entraide d’anciens nazis, fête ses 60 ans. Gudrun Burwitz, la fille de l’un des dignitaires les plus puissants du Troisième Reich, Heinrich Himmler, est sa figure de proue éminente. Les associations allemandes et celles des autres pays ont à maintes reprises demandé d’enquêter sur les activités véritables de « Stille Hilfe » mais en vain.
L’association déclare se consacrer aux activités caritatives et à l’assistance juridique. Mais c’est elle qui a dernièrement essayé à stopper l’extradition de Klaas Carel Faber que les autorités danoises accusaient du meurtre de 22 personnes. C’est aussi « Stille Hilfe » qui a trouvé des fonds pour défendre en justice l’ancien gardien du camp d’extermination de Belzec, Samuel Kunz.
Le domaine d’activités réel de « Stille Hilfe » est beaucoup plus large que celui déclaré, souligne l’historien russe Constantin Zalesskiy :
« Officiellement, cette association n’aide pas les criminels de guerre mais fournit une assistance juridique aux personnes qui ne sont pas encore condamnées. C’est-à-dire la personne n’est considérée comme criminel de guerre qu’après le procès. Ici, sont aidées les personnes qui sont en fuite. Et aussi ceux qui peuvent être déclarés irresponsables vu leur âge ».
L’existence même de ce genre d’association est devenue possible grâce à ce que la société occidentale permet de protéger des criminels de guerre sous prétexte de protéger les valeurs libérales, explique Constantin Zalesskiy.
Gudrun Burwitz née Himmler est aujourd’hui l’icône de « Stille Hilfe ». Elle ne se lasse pas de dire que son père n’avait jamais commis les crimes de guerre dont il était accusé. S’étant suicidé avant le procès, Heinrich Himmler n’a pas pu être jugé et n’a jamais été reconnu coupable par une juridiction.
Gudrun Burwitz vit à Munich et œuvre beaucoup au profit de l’association. Il est impossible d’interdire « Stille Hilfe », souligne Constantin Zalesskiy. Il y a tout d’abord des valeurs libérales qui ne le permettent pas. Et puis, « Stille Hilfe » se présente comme une association caritative comme les autres dont le but est de soutenir les personnes malades et les personnes âgées. Il y a quelques années l’Association d’entraide mutuelle des anciens membres des Waffen-SS (« Hilfsgemeinschaft auf Gegenseitigkeit der ehemaligen Angehörigen der Waffen-SS e.V ». ou « HIAG ») était très active en Allemagne de l’Ouest. Aujourd’hui elle ne joue plus de grand rôle mais poursuit ses activités. Apparemment, la « Stille Hilfe » va aussi continuer à exister.