Le procès du général Ratko Mladic qui a repris le 4 juillet au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, promet être long et difficile. Le général a commencé par déclarer qu'il refusait à participer aux audiences jusqu'à ce que le Tribunal ne lui donne d'autres défenseurs. En plus, la mise est trop importante du point de vue géopolitique, est convaincu notre commentateur Petr Iskanderov.
Au cœur des accusations il y a la prise de Srebrenica en juillet 1995 parl'armée de la République serbe de Bosnie. Le procureur la qualifie de crime de guerre, de crimes contre l'humanité voire de génocide huit milles personnes ayant été fusillés.
Pourtant, par la suite un bon nombre de ces « fusillés » ont été trouvés vivre dans d'autres pays ou bien avoir participé aux premières élections en Bosnie-Herzégovine. D'après Yossef Bodansky de l'Association des études stratégiques internationales (International Strategic Studies Association –ISSA), « tous les anatomo-pathologistes indépendants s'accordent pour dire qu'il n'y que plusieurs centaines de morts parmi les musulmans. Le fait de mettre en exergue constamment un grand nombre de victimes musulmans sert à couvrir les précédents assassinats des Serbes par les musulmans ». Cela prouve que l'Occident fait recours à une fausse version des faits pour justifier son intervention sur ce territoire, dit à la Voix de la Russie la spécialiste en Balkans Anna Filimonova :
« Malheureusement le monde entre dans une nouvelle phase, celle de la création aux Balkans et dans d'autres régions du monde stratégiques de protectorats dépendants de l'Occident. Le premier rôle sur la scène internationale échoue à l'OTAN. La force devient un facteur privilégié. C'est ce qu'on observe aux Balkans mais aussi en Afrique du Nord et au Proche Orient ».
Il n'est pas surprenant que même le centre d'information américain « Stratfor » reconnaît que les Serbes traduits devant le TPIY « n'étaient jamais à l'origine des hésitations de l'Europe d'accepter la Serbie en Union européenne. L'Europe est plutôt préoccupée par l'absence chez Belgrad de la volonté d'« avancer vers l'adhésion à l'OTAN » et par « ses solides liens avec la Russie », indique « Stratfor ». C'est là où réside l'explication de ce procès Ratko Mladic : il permettra de fixer juridiquement la version des faits telle qu'elle est voulue par l'Occident et de « tenir en laisse » la Serbie.