Réunis à Kazan pour tenter à trouver une solution au conflit du Haut-Karabagh, les leaders russe, azerbaïdjanais et arménien sont repartis sans avoir trouvé un remède. Cependant, des progrès ont été fait, c’est indéniables, ont-il pu constater.
Cette rencontre aurait dû déboucher sur la signature d’un document obligeant les parties à résoudre la question du Haut-Karabagh par des moyens pacifiques. Même si un document de la sorte n’est pas signé, la tentative même de trouver un consensus laisse entrevoir une lumière. Et cela aurait été impossible sans la médiation active de la Russie. Depuis 2008, les rencontres tripartites entre la Russie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont lieu au plus haut niveau. C’est également à cette époque que la Déclaration de Moscou a été adoptée, une déclaration qui prône l’utilisation des moyens exclusivement pacifiques et diplomatiques pour le règlement de ce conflit territorial.
Les négociations doivent être poursuivies, le problème du Haut-Karabagh restant un facteur d’instabilité dans la région, selon Dmitri Abzalov du Centre de conjoncture politique.
« C’est important non seulement pour l’Azerbaïdjan et l’Arménie mais aussi pour la Russie. Les méthodes utilisées pour résoudre ce conflit et créer une plateforme pour des négociations, pourront être utilisées dans le règlement des conflits territoriaux similaire. C’est, par exemple, la situation du Kosovo, la situation des républiques caucasiennes non-reconnues. Il est évident que sans avoir un mécanisme efficace du règlement de ce genre de problèmes, on risque de devoir affronter des conflits d’ordre militaire ce qui aura des effets néfastes pour tout le monde. Sans aucun doute, le pas suivant à faire, c’est de fixer le statut juridique du Haut-Karabagh et déterminer les mécanismes de coopération de ce dernier avec les parties au conflit. Le schéma sera élaboré à la base de l’intégration économique. Au final, le Haut-Karabagh pourra bénéficier d’une grande autonomie tout en faisant partie de l’Azerbaïdjan. Ou bien il pourra avoir le statut d’enclave arménienne », explique Dmitri Abzalov.
C’est le groupe de Minsk présidé par la Russie, les Etats-Unis et la France qui s’occupe de la question du Haut-Karabagh au sein de l’OSCE. Le groupe a élaboré ce qu’on appelle les « principes de Madrid ». Ceux-ci prévoient notamment la restitution à l’Azerbaïdjan des territoires autour du Haut-Karabagh ainsi que le statut transitoire pour celui-ci et un référendum pour que les gens qui y habitent puissent s’exprimer sur le sort de ce territoire qui a assez souffert.
Lors du dernier G8 de Deauville, les présidents russe, américain et français ont appelé l’Arménie et l’Azerbaïdjan à terminer le travail sur ce document de base. Même si la rencontre de Kazan n’a abouti à aucun résultat concret, elle constitue quand-même un autre pas vers le règlement pacifique de ce vieux conflit territorial.