Deux événements m'ont inspiré à écrire cette revue, écrit Alexeï Grigoriev. Premièrement, c'est la Journée mondiale des réfugiés, fêtée le 20 juin, et deuxièmement, c'est le fait que cette année 2011 coïncide avec le 60e anniversaire de la création du Haut-Commissariat des Nations pour les réfugiés (HCR). Dans ce contexte l'agence de presse Novosti a organisé un duplex Moscou-Paris, intitulé "Réfugiés – droit à la Patrie, mais où?" Selon l'ONU on compte près de 42 millions de réfugiés dans le monde. Ils fuient leurs pays, secoués par des crises politiques et économiques, par l'inégalité sociale, par la pauvreté, la xénophobie et des conflits armés. C'est notamment le cas des pays du Maghreb, dont des dizaines de milliers de réfugiés tentent de pénétrer et de s'installer dans l'Europe.
Dans le studio de l'agence de presse Novosti à Moscou la représentante du HCR Gesche Karrenbock a ouvert la discussion sur le problème des réfugiés par un point de vue sur la situation des immigrés en Russie. Selon Karrenbock, en Russie il s'agit majoritairement de l'immigration des travailleurs venant des pays de l'ex-Union soviétique. La Russie devient une sorte de pays de transit pour les réfugiés de ces pays en route vers l'Europe.
Dans le studio de l'agence de presse Novosti à Paris c'est le Président de l'Association "France – terre d'asile" Pierre Henry qui prend la parole et s'exprime au sujet de nouvelles vagues de réfugiés en Europe venant du Sud de la Méditerranée, victimes des révolutions arabes et de la guerre civile en Libye.
Selon Iouri Rochtchine, directeur de l'Institut de gestion de l'immigration auprès de l'Université d'Etat de gestion, le véritable problème concernant les réfugiés, ce n'est pas de les aider à survivre mais de corriger la situation générant des afflux de réfugiés. Il s'agit de régler les conflits armés comme celui en Libye, ce qui dépend de la volonté politique des chefs des Etats participant au conflit.
"Le problème des gens forcés à quitter leur patrie n'est pas un problèmes nouveau", a noté l'éminent démographe russe Vladimir Iontsev, professeur de MGU:
"J'étudie depuis de nombreuses années le problème d'immigration et je suis étonné de voie le monde du XXI siècle, incapable de gérer les problèmes comme celui de l'immigration. Bien plus, le nombre de réfugiés est en hausse, avec notamment les réfugiés dits écologiques, c'est-à-dire les gens fuyant les régions des catastrophes écologiques. Le nombre de ces réfugiés va continuer d'augmenter, le monde se trouvant dans des conditions d'une crise écologique. Il est, donc, très important de définir la notion de réfugiés, de ceux qui ont réellement besoin de l'aide et protection de l'Etat et de la société. Il y a encore les réfugiés politiques, mais c'est tout à fait une autre catégorie. Je me rappelle ces mots de Platon écrits en 376 av. J.-C.: "Les étrangers, détachés de leurs familles et de leurs pays, ce sont les gens qui doivent jouir de l'attitude la plus favorable de la part des Dieux et des gens". Ces réfugiés sont très nombreux parmi un milliards de personnes migrants annuellement dans le monde, donc, le Haus-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés aura beaucoup de travail en ce siècle", a estimé le professeur.
"Pourquoi l'Union européenne saluant le "printemps arabe", saluant les révolutions en Tunisie, en Egypte et dans d'autres pays arabes, pourquoi l'Union européenne, soutenant l'invasion de la Lybie par l'OTAN, n'a pas pensé que ces événements allaient générer de grands flux d'immigrés?", a demandé Igor Iazon et c'est le Président de l'association "France – terre d'asile" Pierre Henry qui a répondu à la question de notre envoyé.