Libye : l’UNESCO appelle à épargner les sites historiques

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La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science

La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a réitéré mardi son appel aux parties impliquées dans le conflit armé en Libye pour protéger des combats les sites historiques qui sont  sur la liste du patrimoine mondial.

L’appel de l’UNESCO est adressé à la fois aux rebelles libyens, à l’OTAN et aux forces loyales au colonel Kadhafi. Nous rappelons que le 19 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté la résolution n° 1973 sur l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Et si avant les combats opposaient les rebelles aux troupes gouvernementales, depuis la mi-mars s’y sont ajoutées les frappes aériennes de l’OTAN. La Directrice de l'UNESCO a rappelé son appel du 23 mars dernier. Irina Bokova avait alors demandé à la Libye et à la coalition d'Etats mettant en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays de respecter la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (La Haye, 1954) et ses deux protocoles (1954 et 1999) et de faire en sorte que les sites culturels ne soient pas visés par les opérations militaires.

Mardi 14 juin, le site de la vieille ville de Ghadamès et ses environs immédiats, ainsi que le site archéologique de Leptis Magna étaient exposés. L'ancienne ville de Ghadamès, connue sous le nom de « perle du désert », se trouvant dans une oasis, a essuyé des tirs d’artillerie des forces gouvernementales. Tandis que l’aviation de l’OTAN prépare un raid contre Leptis Magna, qui abriterait, suivant les renseignements de l’Alliance, des entrepôts d’armes et des pièces de DCA de l’armée de Kadhafi. Il est vrai que ces renseignements proviennent des rebelles et pour le moment ne sont pas vérifiés. Evguéni Satanovski, président de l’Institut du Proche-Orient estime, lui, que la Convention de La Haye n’arrêtera pas probablement l’aviation de l’OTAN.

Si la « démocratisation » de l’Irak ou de l’Afghanistan a causé un préjudice monstrueux à l’archéologie de ces pays, pourquoi, la Libye doit faire exception ? Durant la guerre, personne ne respecte les conventions, les militaires accomplissent leurs tâches de combat. Seule l’URSS de Staline pouvait décidait lors de la Seconde guerre mondiale de prendre d’assaut la ville de Budapest sans couverture d’artillerie, pour sauvegarder la ville. Il en a été de même pour Prague. Et d’ailleurs, personne alors n’a dit merci. Au contraire, l’aviation anglo-américaine sans aucune nécessité militaire a détruit Dresde, Leipzig. Les Américains ont largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.

Les actions de contestation contre le régime de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 40 ans, ont commencé en Libye mi-février. En mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté  la résolution sur une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays, la coalition de pays occidentaux a lancé une opération militaire « pour protéger la population civile ». Le commandement est passé peu après à l’OTAN. Le mandat pour l’opération expirait le 27 juin, mais le 1er juin l’Alliance a renouvelé l’opération pour 90 jours soit jusqu’à fin septembre.

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