Les centrales russes en marche dans le monde

Les centrales russes en marche dans le monde
Les centrales russes en marche dans le monde - Sputnik Afrique
S'abonner
La société spécialisée dans la réalisation des centrales nucléaires à l’étranger selon la formule BOO (build-own-operate) sera enregistrée à Moscou fin juin.

La société spécialisée dans la réalisation des centrales nucléaires à l’étranger selon la formule BOO (build-own-operate) sera enregistrée à Moscou fin juin. La nouvelle société aura pour objectif la construction des tranches et des centrales dans plus d’une dizaine de pays. Elle assurera la maîtrise d’œuvre et sera en même temps l’investisseur et le propriétaire de l’ouvrage fini.

C’est précisément d’après cette formule que se réalise actuellement le projet de centrale nucléaire « Akkouïou » en Turquie. La partie russe est en train de préparer le terrain de la future centrale. Elle investira ensuite 20 milliards de dollars dans la réalisation  de quatre  tranches et deviendra finalement la propriétaire de la centrale. Des centrales en Arménie et en Jordanie  seraient sans doute construites selon la même formule. Pour la Russie qui est l’unique pays qui travaille simultanément sur des projets nucléaires dans plus de 10 pays, il s’agit d’une formule nouvelle s’agissant du marché international de l’énergie nucléaire, - a révélé à la Voix de la Russie Guennadi Schmal, expert en énergie et président de l’Union des industriels du pétrole.

Ce savoir-faire est largement développé dans le monde. Le cas échéant, on fait tout soi-même depuis la construction et l’exploitation en passant par l’investissement jusqu’à ce qu’on récupère les frais engagés. Ce genre de projets est intéressant et profite aux deux parties. En effet, l’état n’investit rien mais se dote en revanche d’infrastructures industrielles. Quant à la société qui réalise le projet, elle élargit sa présence sur le marché international et voit son influence grandir dans le monde.

La Russie avait déjà construit des centrales nucléaires « clés en main » en Iran, en Chine et en Inde. Cette formule est moins coûteuse que le projet BOO parce qu’elle n’inclut pas  le financement du chantier. Constantin Simonov, président de la Fondation pour la sécurité énergétique nationale estime que l’ancienne formule reste également d’actualité.

L’Agence Rosatom vient d’annoncer ses projets d’envergure en matière d’expansion sur les marchés étrangers. Pourtant, il fut faire preuve de la plus grande prudence avant de décider d’investir à l’étranger. Pourquoi? Mais parce que Rosatom réalise un programme à grande échelle du développement du nucléaire  en Russie. On peut difficilement mener à bien ce programme et réaliser en même temps tous les projets à l’étranger selon la formule BOO. Mieux encore, nous sommes conscients qu du fait de durcissement des normes de sûreté nucléaire après les événements au Japon, il faudra bien  fermer les vieilles centrales en territoire russe qu’on projetait initialement d’exploiter pendant un délai plus long.

Après l’accident de Fukushima, toutes les centrales russes ont fait l’objet des contrôles de sûreté supplémentaires en simulant notamment les effets subis par la centrale japonaise. La conclusion ne fait aucun doute : tous les réacteurs y compris ceux qui sont actuellement en chantier, sont entièrement protégés. Si on les transposait à Fukushima, ils résisteraient parfaitement aux tremblements de terres et tsunamis de n’importe quelle intensité et il n’y aurait aucune fuite de radiation. Ce sont précisément ces technologies de pointe  que la Russie a l’intention de vendre à l’étranger. Il est significatif qu’après la catastrophe nucléaire au Japon, aucun partenaire n’ait modifié ses plans de coopération dans le domaine du nucléaire. Or, les gouvernements qui coopèrent avec la Russie doivent absolument donner à leur opinion l’assurance que rien n’a été négligé au moment de construction de centrales.

Rappelons qu’après l’accident de Fukushima la Russie a proposé de durcir les règlementations internationales en matière de sûreté des centrales nucléaires. Ces initiatives ont été avancées par le président Dmitri et soutenues par ses collègues lors du sommer du G8 à Deauville. On en tiendra compte pour l’élaboration des réglementations et des technologies nouvelles qui engagent l’avenir du nucléaire. Cette question sera au foyer du débat à la Conférence générale de l’AIEA qui s’ouvre la semaine prochaine à Vienne.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала