Le projet Nabucco avance même sans l’Azerbaïdjan

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Le 8 juin, un accord a été signé à Kayseri en Turquie entre Nabucco Gas Pipeline International et les Etats participants à savoir l’Autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Turquie. Le document prévoit le soutien législatif et administratif du projet au niveau national. Cependant l’Azerbaïdjan, qui est censé être l’un des principaux fournisseurs de Nabucco, n’a toujours pas donné son accord.

Lors de la signature du document, le président de Nabucco Gas Pipeline International, Reinhard Mitschek, a déclaré que cet accord était une étape importante car il garantissait la sécurité et la clarté quant au régime de transit du futur gazoduc. Depuis le lancement du projet en 2002, il y a eu pas mal de déclarations de la sorte. :

« Beaucoup d’efforts ont été employés pour préparer toutes sortes de mémorandums. Alors qu’il n’y a pas de démarches concrètes parce que même l’étude de faisabilité n’est toujours pas prête. Toutes les données sur les coûts de construction sont indicatives, il n’y a pas de document concret, il n’y pas d’itinéraire élaboré, tout est fait au niveau de déclaration. Le mémorandum est par définition une déclaration d’intentions. Le terme de contrat, lui, veut dire que les parties signent et s’engagent », explique Sergueï Pravosoudov, directeur de l’Institut de l’énergie nationale.

Quant aux délais, ils sont également non précisés. A Kayseri, le président du consortium a assuré qu’ils ne seraient plus rapportés. La construction sera lancée en 2013 comme prévu. En 2017, Nabucco acheminera le premier gaz. « Auparavant il s’agissait de 2011 et 2014 respectivement », rappellent les experts.

Le principal obstacle à la réalisation du projet, c’est la question des ressources qui est en suspens. Annoncé comme le principal fournisseur, l’Azerbaïdjan n’a toujours pas confirmé sa participation au projet. Aujourd’hui, le jour même de la signature de l’accord, le Commissaire européen à l’Energie, Günther Oettinger était en négociation avec ses collègues azéris. Finalement, il a été décidé de reprendre les négociations en octobre prochain.

Le projet Nabucco devrait relier la région caspienne et le Proche Orient à l’Europe. Le gazoduc pourra acheminer jusqu’à 31 milliards m³. Sa part dans les importations du gaz en Europe pourra s’élever à 5%.

« Contrairement à Nabucco, le projet russe South Stream avance plus rapidement », soulignent les experts. C’est pour cela que les Etats où devra être construit le gazoduc russe ont l’intention de lui conférer le statut de projet d’importance nationale. Cependant Nabucco n’est pas considéré à Moscou comme le concurrent de South Stream. Le ministre russe de l’Energie Sergueï Chmatko a déjà déclaré que les participants les deux projets avaient entamé le dialogue. En sachant que la demande mondiale du gaz se doublera vers 2035, un réseau développé de transport du gaz s’impose et on s’en rend parfaitement compte.   

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