Le président du festival Alexandre Rodnianski l’appelle le estival de l’époque d’Internet. « Cela se voit dans sa volonté de surmonter les barrières géographiques, dans l’ouverture aux technologies nouvelles et dans les points névralgiques touchés par le concours et les différentes déclinaisons thématiques », - ce sont autant de critères qui le placent au cœur de la modernité.
Plus de 200 films y seront projetés en une semaine. Fait significatif, contrairement aux années précédentes dominées par le cinéma dit d’art house, on assiste maintenant à une tendance vers le cinéma de genre qui est surtout soutenue par les réalisateurs. Ils semblent se tourner d’un coup vers le public de masse comme en témoigne trois comédies sur 14 bandes sélectionnées pour le concours principal. D’ailleurs, la plupart des films sélectionnés font partie de ce qu’on appelle le cinéma indépendant. « Les réalisateurs et les producteurs trouvaient eux-mêmes le financement sans compter sur le soutien accordé par l’état », - raconte dans son interview à la Voix de la Russie la directrice de programmation du festival Sitora Alieva.
Il existe en Russie trois formes de financement et notamment par le Ministère de la culture, le Fonds public de soutient du cinéma et les structures privées indépendantes. Ce système permet de sélectionner pour le concours des films bien différents. C’est ainsi que le cinéma indépendant se distingue par son goût de l’expérimentation et du risque et c’est un élément important de la 22ème édition de Kinotavr. Le festival actuel a une autre particularité qui est la réapparition des comédies et des mélodrames surtout dans l’œuvre des jeunes réalisateurs. Il me semble que c’est un bon signe d’assainissement.Le festival se décline traditionnellement en un foisonnement des programmes en marge du concours, des projets spéciaux, des tables rondes et des master clases animés par des réalisateurs venus de Russie, de France et de Lettonie, lauréats des festivals nationaux et des forums cinématographiques internationaux prestigieux de Venise, de Berlin et de Cannes. Kinotavr qui est un festival national, ne se limite pas au cadre du cinéma exclusivement russe. Dès cet été il ouvre son concours aux films produits dans n’importe quel pays à condition qu’ils soient en russe. Les bandes les plus intéressantes des pays de l’ex-URSS comme le Kazakhstan, la Biélorussie, la Kirghizie ou la Lettonie, figurent, par exemple, dans le programme « Euphorie d’été ». Dans chacun de ces pays le cinéma évolue selon ses propres lois. C’est ainsi qu’au Kazakhstan indépendant les studios fonctionnaient même en périodes des crises économiques. Ce pays s’est doté de nombreuses sociétés de production et fait appel aux formes de coopération multiples pour le création de films.
Le festival de Sotchi va se conclure par la projection du film « Elena » du réalisateur Zviagunitsev montré en mai au festival de Cannes et récompensé par un. prix d’honneur. A propos, l’interprète du rôle principal, réalisateur et comédien recevra au festival Kinotavr le prix « Pour l’honneur et la dignité ».
Et enfin, pendant toute la durée du festival qui prend fin le 11 juin, les spectateurs et les hôtes de Sotchi pourront voir sur la place centrale de la ville les films les plus éclatants et spectaculaires qui battent les recors de distribution en Russie.