Les sceptiques qualifient cette initiative de ridicule et citent comme preuve le fait même d’apparition du mouvement. Les femmes d’excellence ont commencé par un flash mob en organisant un bal tout en blanc qui devait symboliser la purification de la politique. Or, le bal n’a été qu’un début parce que les dirigeantes de ce mouvement cherchent une forme organisationnelle appropriée. Des actrices de renom, des musiciennes, des sénatrices et des députées de la Douma souhaitent déjà s’y associer. Elles ont toutes l’intention d’obtenir la véritable égalité entre les sexes tant dans le domaine social qu’en politique. Le fait est que les organisations féminines existantes se montrent trop modestes et sont par conséquents incapables de faire avancer les choses, - a raconté dans une interview à la Voix de la Russie Olga Kkyshtanovskaïa qui dirige le mouvement.
Il est impératif de faire monter la part des femmes en politique. En effet, si les femmes constituent 53% de population, leur part en politique n’est que de 6%, ce qui est très peu. Nous voulons changer cet état de choses et inciter les femmes aux opinions politiques différentes à se consacrer aux activités politiques. Notre organisation voudrait soutenir ces femmes. Nous voulons qu’à l’horizon de 2018 une femme occupe le poste de président de Russie. C’est l’objectif que nous nous donnons.Quand on sait qu’à la tête de ce mouvement se trouve une sociologue (Krychtanovskaïa dirige le centre d’étude des élites de l’Institut de sociologie de l’Académie des sciences), on peut affirmer que « le sexe faible » sait sur qui s’appuyer. Les femmes d’excellence sont celles qui on obtenu du succès dans leurs métiers respectifs, que ce soit le business, la politique ou le sport. Celles qui ont réussi dans le mariage méritent une attention particulière. Mais là les critiques sortent leurs arguments à savoir que le moteur du mouvement des femmes d’excellence est constitué par une certaine « élite ». C’est notamment l’opinion d’Olga Zdravomyslova, sociologue et docteur en philosophie.
C’est bizarre mais elles mettent l’accent sur certaines femmes qui réussissent en tout, font partie de l’élite et n’ont aucune problème dans la vie si ce n’est intégrer les échelons du pouvoir. Si elles ont vraiment le vie en rose, que savent-t-elles de la vie des autres femmes ? On ne peut pas s’empêcher de penser qu’il s’agit d’une entreprise de communication dans le genre des « nachi ».Les projets visant à redorer le blason de la femme russe occupent une place particulière dans les activités du mouvement. On peut citer en exemple la campagne « Anti-Barbie » qui est appelée à réanimer l’image de la jeune femme russe en Occident. Pour l’instant, tout ce projet est le plus souvent associé à la poupée qui ne pense qu’à l’argent. Les femmes d’excellence ont également l’intention de créer un conseil social pour contrôler les médias russes et protéger par là même les intérêts des femmes et des enfants . Cette protection devrait notamment pallier les cruautés répandues par les mass médias, - note Nara Sheralieva, animatrice de la chaîne « Cultura ».
Je suis préoccupée par l’idéologie du glamour véhiculée par les médias et notamment par la plupart des chaînes de télévision. C’est une sorte de mine à retardement qui assène des vérités simples et immédiates souvent au mépris de la morale. Il s’agit des divertissements de très mauvais goût qui vident de sens la vie des adultes et des enfants en leur donnant l’impression que ce n’est pas la peine de travailler, de faire des efforts et qu’il suffit de faire une crasse.Le mouvement est symbolisé par la note « excellente » et son slogan est « prendre le côté du soleil ». Les femmes d’excellence s’appuient sur l’idéologie du succès et de positive attitude et se proposent de résoudre d’un seul coup tous les problèmes des femmes russes après avoir « percé » aux échelons supérieurs du pouvoir. Or, n’a même pas encore son site et communique avec ses sympathisantes exclusivement par le biais de Facebook.
