Du pain, des armes et de l'argent pour l'opposition libyenne

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Les opposants libyens n'ont plus de quoi manger et de quoi se battre. Le ministre des Finances du Conseil national de transition a déclaré que les ressources étaient épuisées et qu’une aide internationale était nécessaire.

Les opposants libyens n'ont plus de quoi manger et de quoi se battre. Le ministre des Finances du Conseil national de transition a déclaré que les ressources étaient épuisées et qu’une aide internationale était nécessaire. Les insurgés demandent les avoirs du gouvernement Kadhafi gelés dans les banques occidentales. Mais les Occidentaux ne se pressent pas à satisfaire cette demande à cause des conséquences juridiques et politiques que cela pourrait avoir.

La révolution libyenne risque de s'enliser. Moins à cause de l'impuissance militaire de l'insurrection que de l'absence de ressources et du chaos régnant dans la partie Est du pays contrôlée par l'opposition. Le Conseil national de transition affirme que tout l'argent qu'il avait à sa disposition, était dépensé pour payer le combustible, l'électricité, les produits d'alimentation et les médicaments. Les insurgés n'ont plus d'argent.

« On n'est pas loin des révoltes de la faim et des pillages », estime le directeur de l'Institut de l'Afrique Alexeï Vassiliev qui souligne que la situation actuelle en Libye est complexe. Les frappes aériennes de l'OTAN n'ont pas aidé les insurgés du Conseil national de transition de Benghazi à gagner. Si cette histoire s'installe dans la durée, une question surgira alors : comment garantir des conditions de vie normales aux habitants de la partie Est de Libye qui est contrôlée par l'insurrection ? »

Les interrogations ne s'arrêtent pas là : il y a des questions à poser aux insurgés et notamment quant à leur manière de dépenser. Au tout début de l'insurrection, plus d'un milliard et demi ont été confisqué à la Banque centrale de Libye à Benghazi. En outre, les Etats-Unis ont annoncé l'octroi de 53,5 millions de dollars d'aide humanitaire et 25 millions de dollars pour les équipements à destination non militaire. Les voisins de la Libye se sont montrés encore plus généreux. Le Koweït a ainsi promis 177 millions de dollars pour les « besoins humanitaires urgents ». On ignore cependant si cet argent a été versé.

Alexeï Vassiliev n'exclut pas que ce sont les pays du Proche Orient qui aideront les insurgés : « On parle depuis assez longtemps de la nécessité de les aider. Les Etats-Unis en ont parlé, l'Europe occidentale en a parlé. Mais aujourd'hui le problème, c'est que personne ne veut donner de l'argent. Et je suppose donc que l'opposition libyenne se tourne aux Etats du golfe Persique riches en pétrole qui ont activement soutenu la campagne anti-Kadhafi : les Emirats arabes unis et le Qatar. C'est à eux qu'ils vont peut-être demander de l'argent ».

La démocratisation de la Libye coûte de plus en plus cher. Les Etats membres de la coalition internationale ont déjà dépensé, selon des estimations, 4 milliards de dollars. Et cela ne s'arrête pas là. La Tunisie et l'Egypte où les révolutions se sont relativement bien déroulées, perçoivent 20 milliards de dollars et ce seulement en provenance des Etats membre du G8. La reconstruction de la Libye coûtera beaucoup plus cher : il pourra s'agir des centaines de milliards de dollars, estiment les analystes. C’est ce qu'on dépense aujourd'hui pour sauver la Grèce de la faillite.


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