Après Deauville, c'est le tour à Paris d'être le centre de règlement des problèmes mondiaux. Sauf que, cette fois-ci ce sont les jeunes qui chercheront des réponses aux défis globaux. Ils seront jeunes "chefs d'États" et "ministres" et ils se réuniront du 29 mai au 3 juin.
Depuis plusieurs années des étudiants, des jeunes scientifiques et des économistes se réunissent pour chercher des solutions aux grands problèmes internationaux dans le domaine de l'éducation, de la sécurité énergétique et de la stabilisation des marchés mondiaux des hydrocarbures.
"Tout ceux qui participent aux sommets des jeunes, ont été triés sur le volet dans leurs propres pays et veulent se consacrer à la politique, explique Evgueni Krasantsov, boursier de thèse de l'Université de Saratov. On se prépare, donc, sérieusement aux débats, on étudie les sources nécessaires, reçoit des consultations auprès des politiciens", continue Krasantsov.
"Nous allons débattre de 8-10 thèmes. Le thème principal coïncide avec l'un des sujets débattus au sommet du vrai G8, c'est la cyber-sécurité et la gestion du cyberespace. Nous allons discuter des méthodes à appliquer pour assurer un accès libre à l'Internet pour la majorité de la population de la Terre. Il est important pour que cet accès ne soit ni bloqué, ni limité. D'autre part, la liberté ne doit pas créer un chaos. Il ne doit pas y avoir des appels au terrorisme, au séparatisme et aux autres phénomènes négatifs. Il faut assurer la liberté de parole et bloquer les appels à la violence", résume Krasantsov.
"Un autre sujet à débattre, la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU. Qui doit être le nouveau membre du conseil, selon quels critères doit se faire l'adhésion, qui va voter, doit-il y avoir un droit de véto? Nous allons également discuter de l'égalité des genres, des droits des femmes et des nouveaux standards de l'éducation", conclut Krasantsov.
L'année dernière, à Vancouver, Krasantsov assumait le rôle du ministre des Affaires étrangères de la délégation russe, à Paris il a été "promu" au poste de chef de l'État. "Nous avons rassemblé une très forte équipe qui va défendre nos initiatives, une tâche qui est souvent compliquée, compte tenu de l'expérience de Vancouver", explique Evgueni.
"Il y a eu beaucoup de questions sur lesquelles nos positions ont divergé. Par exemple, le Royaume-Uni a proposé des méthodes plus agressives voire militaires pour régler le problème nucléaire iranien. Alors que nous, nous avons rejeté ces méthodes, car nous comprenions les retombées pour la communauté mondiale qu'une telle décision pourrait avoir. Et nous avons insisté dès le début pour retirer cette méthode de nos débats. Il y a eu plusieurs pays qui hésitaient mais qui nous ont finalement soutenu et le Royaume-Uni a du renoncer à cette méthode. Puis, il y avait des questions qui ne concernaient pas tous les membres de notre G8. Par exemple, des débats avaient commencé sur le retrait des troupes canadiennes d'Afghanistan. J'ai alors demandé de changer de thème car la Russie et le Japon étaient hors le contexte de ce débat", se rappelle Evgueni Krasantsov.
L'année dernière l'agenda des débats comportait deux sujets et il y avait des délégations de huit pays. Cette année les jeunes débattront de 8-10 sujets et le nombre de participants va augmenter de plusieurs fois.
Le premier sommet des jeunes s'est réuni en 2006 à Saint-Pétersbourg, sur l'initiative de l'organisation internationale Youth Diplomacy et avec le soutien de l'Administration du Président de Russie. Le sommet des jeunes s'était déroulé parallèlement au sommet officiel du G8. Les jeunes délégués ont pu alors exprimer leurs initiatives, au sujet des problèmes de l'actualité, personnellement aux chefs d'États du sommet du G8.
