Les météorologistes américains tirent la sonnette d’alarme sur le fait qu’une nouvelle montée de l’activité solaire pourrait causer un préjudice aux infrastructures technologiques sur terre et provoquer de graves conséquences économiques. A leur tour, les scientifiques russes prônent la modération. En effet, le pic de l’activité solaire survient tous les 11 ans mais jusqu’ici il n’y a jamais eu de grosses défaillances imputables au comportement imprévisible de notre astre.
« La navigation et les liaisons par satellite, la production d’énergie et les réseaux de son transport sont autant d’éléments vulnérables qui risquent de tomber en panne sous l’effet de l’activité solaire dont le pic est attendu en 2013 », affirment les spécialistes américains.
En effet, une fois tous les 11 ans et pour une raison jusqu’ici inconnue, le Soleil se montre plus actif que d’habitude. On y voit apparaître des taches, le rayonnement radio augmente d’intensité et s’y produisent de puissantes éruptions accompagnées de projections de plasma. Ce flux d’énergie émanant du Soleil entre en contact avec le champ magnétique de la Terre et provoque ce qu’on appelle les tempêtes solaires ou magnétiques. Les scientifiques ont même mis au point une échelle de dix degrés pour mesurer leur intensité.
« Pourtant, contrairement aux prévisions des météorologistes américains, rien ne montre l’imminence d’une catastrophe solaire », pense Sergueï Kouzine qui dirige le laboratoire d’astronomie du Soleil aux rayons X de l’Institut de physique Lebedev de l’Académie des sciences.
L’activité solaire ne se manifeste vraiment que dans les couches supérieures de notre atmosphère et reste pratiquement sans effet sur les niveaux atmosphériques activement « exploités » par l’homme. L’unique effet constaté est de nature indirecte et se manifeste par les variations du champ magnétique de notre planète. C’est pour cette raison que le niveau élevé d’activité solaire peut s’avérer préjudiciables aux véhicules spatiaux et perturber dans une certaine mesure les liaisons radio à grande distance sans pratiquement jamais descendre plus bas.
En ce qui concerne les infrastructures technologiques, il n’y a jamais eu de pannes d’envergure dues à l’activité solaire. Il est vrai que d’aucuns nous rappellent le black out survenu il y a quelques années dans certaines provinces canadiennes à la suite de puissantes éruptions sur le Soleil et des perturbations dans le fonctionnement des relais de téléphonie mobile en Chine. « Ce genre de phénomènes devrait plutôt être mis sur le compte des coïncidences », note Sergueï Kouzine.
Les manifestations terrestres de l’activité solaire s’observent également sous forme de puissantes orages et d’aurores boréales dans les latitudes basses et moyennes ce qui n’est pas typique de ce phénomène atmosphérique.
Mais on peut en revanche exprimer des inquiétudes au sujet de ses retombées sur l’état de santé des personnes météo dépendantes. En effet, les statistiques médicales sont là pour montrer que le nombre d’appels et de rendez-vous médicaux s’accroît en période des tempêtes magnétiques et notamment dans le cas des personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires. La relation de cause à effet n’a pas encore été établie avec certitude. L’effet pourrait être à la fois direct (présence des organes magnéto sensibles) et indirect (à travers les processus atmosphériques). La circulation atmosphérique et les valeurs de pression peuvent varier lors des tempêtes magnétiques, ce qui impacte sans aucun doute l’état de santé de l’individu.