Tolstoï ou « La Mémoire du monde »

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La bibliothèque privée de Léon Tolstoï mérite bien sa place au registre de « Mémoire du monde », programme de l’UNESCO de protection du patrimoine documentaire.

La bibliothèque privée de Léon Tolstoï mérite bien sa place au registre de « Mémoire du monde », programme de l’UNESCO de protection du patrimoine documentaire. Cette possibilité a été soulevée  à Manchester lors de la réunion du Comité consultatif international spécial qui a eu lieu du 22 au 25 mai.

La bibliothèque du grand écrivain russe fait partie des 80 œuvres qui constituent le patrimoine documentaire de l’humanité. Il s’agit des réalisations intellectuelles et spirituelles de l’humanité des traités de médecine chinoise ancienne au chef-d’œuvre cinématographique expressionniste de Fritz Lang  Metropolis.  La bibliothèque de Léon Tolstoï occupe une place à part dans ce registre d’une immense richesse intellectuelle. Pourquoi ?

Premièrement, c’est une des plus grandes bibliothèques d’écrivain au monde avec ses 22 000 volumes en 30 langues. Deuxièmement, sa composition caractérise à la fois son propriétaire et en dit long sur les réalisations intellectuelles et spirituelles de l’humanité dans son ensemble. Ces richesses inestimables sont conservées au musée-domaine de Tolstoï à Yasnaïa Polïana. « Les livres s’alignent sur les mêmes rayonnages que du vivant de l’écrivain », explique la collaboratrice du musée Galina Alexeeva.

Pourquoi est-elle si précieuse? Mais parce qu’elle contient plusieurs livres avec des notes personnelles de Tolstoï. Ces livres ont servi de sources pendant que Tolstoï travaillait sur son roman Guerre et Paix .Ils peuvent être considérés comme des œuvres historiques et des articles pédagogiques. De surcroît, de nombreux livres ont été envoyés à Tolstoï par ses illustres contemporains. Il y a également des livres avec des autographes de tous les écrivains russes de l’époque et de nombreux écrivains étrangers comme John Golsworthy, Romain Rolland, Bernard Show ou encore  Epton Sinlair. On peut même y trouver des éditions qui n’existent ni à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis, ni à la Bibliothèque Britannique, ni à la Bibliothèque nationale de Moscou. « Certains livres gardent les traces du travail de traduction qu’a fait Tolstoï », poursuit Galina Alexeeva. La bibliothèque comprend presque tous les livres et éditions périodiques dont Tolstoï s’est servi tout au long de sa vie, y compris durant les  trois dernières décennies, quand l’écrivain avait pris l’habitude de lire crayon en main.  

La bibliothèque de Léon Tolstoï a une « histoire » incroyablement longue. Elle a commencé par être rassemblée par les ancêtres de l’écrivain qui a reçu en héritage ses 600 volumes en même temps que le domaine de Yasnaïa Poliana. Le livre le plus ancien date de 1613 et le dernier fut acquis en 1910, l’année de la mort de l’écrivain. La bibliothèque de Yasnaïa Poliana a toujours fait l’objet d’un souci particulier de la part de l’État. C’est ainsi que pendant la Seconde Guerre Mondiale, pendant que les nazis se déchaînaient sur le territoire de l’Union Soviétique, ont mis à sac et brûlé la maison de Tolstoï à Yasnaïa Poliana, les 22 000 livres de la bibliothèque de l’écrivain ont été évacués dans la ville de Tomsk en Sibérie et a été conservée  là-bas. Si aujourd’hui la bibliothèque privée de Léon Tolstoï est admis à la protection du programme « Mémoire du monde » de l’UNESCO, elle y figurera en bonne place à côté d’autres trésors russes.       

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