Festival Tchekhov. Mise en scène originale de La Tempête shakespearienne

Le Festival de théâtre Tchekhov a débuté par La Tempête de Shakespeare, dans une mise en scène originale du britannique Declan Donnellan avec la participation d’une troupe russe.

Selon Declan Donnellan, aucune des lectures précédentes de la pièce de Shakespeare n’avait été vraiment correcte. "On estime traditionnellement que La Tempête est l’histoire d’un vieil homme sage. Or, en réalité il s’agit d’un malheureux vieux birbe qui fut un grand bêta comme l'avons tous été à une époque de notre vie."

"C’est une grande erreur, déclare le metteur en scène britannique, de croire que Shakespeare décrivait des sages. Non, ses personnages sont des gens qui ont tous nos défauts. Sur la photo: une scène du spectacle avec la participation des tourmenteurs de Prospero, à savoir son frère, qui a usurpé le trône du duché de Milan, et le roi de Naples Alonso.

Prospero recourt à une très vieille pratique, la magie, pour se protéger de ses ennemis. Mais que faire des ennemis ensuite? Telle est la question qui se pose. Prospero n’a pas de réponse. Au fil de la pièce il apprend à pardonner, en commençant par se pardonner à lui-même. Sur la photo: Gonzalo, vieux conseiller du roi de Naples.

Selon la trame de la pièce, Prospero a été exilé avec sa fille. Depuis des années, ils vivent sur une île déserte.

Hormis Prospero et sa fille Miranda, Caliban, le fils monstrueux de la sorcière Sycorax, est le seul habitant de l’île.

Caliban est un esclave de Prospero qui exécute pour lui des menus travaux.

Caliban hait sa condition d’esclave et est persuadé que le magicien s’est emparé de l’île qui devrait lui appartenir de plein droit.

L’autre assistant de Prospero, pas tout à fait de son plein gré lui non plus, est Ariel, esprit positif de l'air, valet du magicien, à qui ce dernier promet constamment de lui rendre sa liberté, promesse dont il remet l’exécution avec la même constance.

Une intrigue romantique est également présente dans la pièce: Miranda tombe amoureuse du fils du roi de Naples, Ferdinand.

Dans l’interprétation de la pièce montée par Declan Donnellan, Prospero aspire à contrôler tout ce qui l’entoure. Et plus il contrôle, plus il sombre dans la mélancolie.

Selon le metteur en scène, son spectacle est l’histoire de la solitude, de la bêtise et du pardon, mais parallèlement, c’est un show très amusant, avec un côté comique.