« La Russie compte intervenir au plus vite pour arrêter l’effusion de sang en Libye ». C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov peu avant les négociations avec des émissaires de l’opposition libyenne. La rencontre a eu lieu lundi, le 23 mai, à Moscou.
Avant d’entamer les négociations, le ministre russe a une nouvelle fois formulé la position de Moscou au sujet de la Libye :
« Aujourd’hui, il importe de concerter la composition des participants aux futurs négociations, que j’espère proches, mais qui seront de toute façon incontournables. Cette composition doit être représentative au regard des intérêts de toutes les forces politiques, de toutes les tribus de Libye. La liste personnelle des négociateurs doit, certes, résulter d’un consensus national libyen. Nous cherchons à aider en cela, à concourir aux initiatives de l’ONU et de l’Union Africaine. »
Le porte-parole de l’opposition libyenne Abdel Rahman Chalkam a annoncé qu’il était encore tôt pour parler d’un dialogue avec les autorités à Tripoli. A l’issue de la rencontre, l’opposant libyen a relevé que tant que Kadhafi restait au pouvoir, on ne pouvait pas parler de l’ouverture d’un dialogue national. L’émissaire des rebelles s’est aussi prononcé contre une opération dans le terrain de l’OTAN en Libye. Abdel Rahman Chalkam a mis en relief le fait que Benghazi souhaitait poursuivre le dialogue avec la Russie, pays important, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, et qu’on s’était entendu de rester en contact au sujet de l’évolution des événements en Libye.
Les experts notent que Moscou a déjà réussi l’impossible : gagner les sympathies des partisans du leader Mouammar Kadhafi et de ses adversaires acharnés. Cette tactique a plus de chances de conduire à un règlement du conflit, que les bombardements des forces occidentales.