La conférence de presse du président russe a suscité encore beaucoup d’interrogations de la part des politologues russes et étrangers. Dmitri Medvedev se présentera-t-il pour un deuxième mandat ? Quel avenir pour Mikhaïl Khodorkovski ? Quelle position prendra la Russie quant à la direction proche-orientale ?
Même si Dmitri Medvedev n’a pas donné de réponse claire au sujet de son éventuel deuxième mandat présidentiel, les experts en ont tiré des conclusions.
« L’essentiel, c’est que Dmitri Medvedev a fait comprendre qu’il allait se présenter pour un deuxième mandat présidentiel. Une réponse officielle ne peut pas être annoncée avant décembre 2011, date des élections à la chambre basse du parlement russe. Si aujourd’hui la bureaucratie reçoit un signal clair quant au fait que Vladimir Poutine ne retournera pas au Kremlin, elle pourra travailler avec négligence en faveur de la victoire de Russie Unie aux élections législatives. Or à présent il n’est plus déjà aussi facile comme avant d’assurer la majorité parlementaire pour ce parti au pouvoir. Pour cette raison la réponse à cette principale question sera tenue secrète pendant encore 7 mois », réponse Stanislav Belkovski, président de l’Institut de stratégie nationale.
La situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord, la création par les Etats-Unis d’un système de défense antimissile en Europe ont été les grands sujets de la politique extérieure. Le politologue Alexeï Makarkine note que la position du président russe sur les événements en Libye et en Syrie s’est durcie. Le président est manifestement mécontent des actions des pays occidentaux.
M. Medvedev a pris en compte les attentes de la société, laquelle ne veut certes pas de conflit avec l’Occident, mais souhaite que le pouvoir russe occupe une position plus ferme. Y compris compte tenu des événements dans les pays arabes.
Ses déclarations concernant les plans des Etats-Unis de déployer des éléments de leur système de défense antimissile en Europe ont été non moins fermes. « Le chef de l’Etat n’a pas exclu un retrait unilatéral de Moscou de START-3 et une nouvelle spire de la course aux armements », rapporte Ajdar Kourtov, rédacteur en chef de la revue Problèmes de stratégie nationale.
Quand il en va de la sécurité nationale, la décision des Etats-Unis d’installer le bouclier antimissile à proximité des frontières de Russie ne peut pas être acceptée par la direction du pays. M. Medvedev a remarqué avec raison que les pays visés par ce système de défense antimissile – la Corée du Nord et l’Iran – ne possèdent pas d’armements capables de frapper le territoire européen. De ce fait, la Russie considère à juste titre ce système comme une menace à ses intérêts.
Le chef de l’Etat a réaffirmé s’en tenir invariablement à la ligne intérieure sur la modernisation du pays, l’essor de la démocratie et des libertés sociales. Il démontré à nouveau à l’Occident l’ouverture de la Russie à un large dialogue.