Le 12 mai, à Bruxelles, les ministres de l'Intérieur et de la Justice des pays de l'UE ont convenu pour réinstaurer les contrôles sur les frontières intérieures de l'espace Schengen. Jusqu'alors le déplacement entre différents pays du Schengen avait été restreint dans des cas de force majeure comme les matchs des championnats de football. Cette fois, la restriction devient nécessaire en présence de larges afflux d'immigrés en provenance des pays de l'Afrique du Nord, et premièrement, de Tunisie, d'Egypte et de Lybie.
Rien que de Tunisie quelque 25 mille immigrés avaient atteint les côtes italiennes. Rome les a munis de permis de séjour, les autorisant de se déplacer dans l'espace du Schengen, surtout vers la France. Paris s'est indigné et un scandale a éclaté. Finalement, Bruxelles a convaincu les autorités françaises à recevoir plusieurs milliers de réfugiés qui ont été placés dans des camps installés dans l'Ile-de-France. Mais la question, que faire avec les réfugiés, reste ouverte.
Ainsi, le printemps arabe, acclamé par l'Occident, porte ses fruits peu agréables qui deviennent carrément une surprise pour les pays de l'UE. Les autorités européennes semblent n'avoir pas imaginé ce scénario. Alors que logiquement, l'Europe était la seule possible destination des réfugiés qui devaient immanquablement fuir les pays africains en crise.
Mais le scénario promet de s'empirer avec la guerre en Lybie qui tire en longueur. Le nombre de réfugiés libyens s'élèvent déjà à plusieurs centaines de milliers. En plus, à la veille de l'intervention militaire, la Lybie recensait quelque deux millions de travailleurs étrangers. Avec le lancement des combats, ces gens ont été forcés à chercher un refuge, souvent dans des pays voisins mais certains fuyaient vers l'Europe. Avant l'insurrection, Tripoli et Rome avaient signé un accord sur le contrôle et le rapatriement des réfugiés libyens, mais le début des hostilités, appuyées par l'Occident, a obligé Tripoli a ouvrir les frontières du pays.
Forcée à réinstaurer les contrôles à ses frontières intérieures, l'UE semble perdre sa lutte contre l'immigration clandestine, menée depuis de nombreuses années. La chaine France-24 a interrogé Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, au sujet d'éventuelles restrictions à imposer pour réduire l'afflux des immigrés du Maghreb.