Le 12 mai, la 7ème réunion du Conseil arctique s’est conclue par la signature de la Déclaration de Nuuk. Créée en 1996 le Conseil arctique réunit la Russie, les États-Unis, le Canada, la Finlande, la Norvège, la Suède, la Danemark, l’Islande ainsi que six communautés arctiques indigènes. La délégation russe était présidée par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Selon les experts, cette réunion du Conseil arctique est de loin la plus productive de toutes avec la signature de l’Accord de coopération en matière de recherche et secours en Arctique. Proposé par Moscou et Washington, ce document est le premier texte contraignant élaboré sous l’égide du Conseil.
La coopération en Arctique tient compte des intérêts nationaux de tous les États de la région, dit le ministre Lavrov :
«Imprégné de l’esprit du partenariat, le résultat infirme les idées reçues sur le conflit des intérêts inévitable et sur les différends apparus entre les États de la région arctique luttant pour les ressources. Je suis convaincu que le nouveau Traité russo-américain de réduction des armes stratégiques contribuera de façon la plus directe à l’instauration du climat de sécurité et de confiance dans la région».
L’entraide des États membres du Conseil arctique est nécessaire avant tout pour faire face aux changements climatiques et pour préserver l’environnement. Le rapport d’experts présenté à la réunion du Conseil est vraiment alarmant. D’après les chercheurs, l’Arctique est en train de vivre un dégel sans précédent et ce beaucoup plus vite que prévu. Les six dernières années étaient les plus chaudes de toute l’histoire des observations météorologiques. La température annuelle moyenne a progressé deux fois plus rapidement qu’ailleurs. Tout cela aboutit à la hausse du niveau des océans. Le réchauffement a également des répercussions sur le permafrost. Conjugué à la pollution, le réchauffement climatique met le système écologique arctique en danger, soulignent les experts. La Russie prévoit d’allouer 10 millions d’euros pour nettoyer la région arctique des déchets.
Et pourtant les changements climatiques ont leurs avantages. Le réchauffement permettra aux navires de naviguer plus facilement dans l’océan Arctique et facilitera l’accès aux ressources naturelles de la région. D’après les spécialistes, l’Arctique contient jusqu’à 13% des ressources mondiales de pétrole et jusqu’à 30% de gaz.
Mais tous les projets réalisés en Arctique doivent faire l’objet d’une rigoureuse expertise écologique. Un groupe spécial est créé pour élaborer un document portant sur la coopération interétatique dans le domaine de prévention des fuites du pétrole dans la mer et de liquidation des conséquences de celles-ci.
A l’issue de la réunion du Conseil arctique à Nuuk le Danemark, pays président du Conseil, a transmis la présidence à la Suède qui assurera ces fonctions pendant les deux prochaines années. Par ailleurs, le Conseil arctique s’est doté d’un secrétariat permanent qui se situera à Tromsø en Norvège.
