La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures permettant d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir accusé de génocide et de crimes contre l'humanité commis dans la province soudanaise du Darfour (ouest).
M.el-Béchir, qui fait l'objet de deux mandats d'arrêt émis le 4 mars 2009 et le 12 juillet 2010 par la CPI, n'a pas été arrêté lors de sa visite à Djibouti où il a assisté à la cérémonie d'investiture du président du pays le 8 mai. La CPI a invité le Conseil de sécurité et l'Assemblée des Etats parties au Statut de Rome à réagir.
Djibouti, en tant qu'Etat partie au Statut de Rome, "a l'obligation de coopérer avec la Cour concernant l'application de ses mandats d'arrêt lancés contre le dirigeant soudanais", a rappelé la CPI.
La CPI a déjà protesté contre les visites effectuées par M.el-Béchir au Kenya et au Tchad en 2010 en dépit des mandats d'arrêt.
Un conflit armé entre les groupes rebelles darfouriens et les troupes gouvernementales a éclaté en février 2003. Selon l'ONU, les hostilités, les maladies et la famine ont fait environ 300.000 morts dans cette province. Les autorités soudanaises font état de 10.000 morts.