Manhattan, cernée par des cordons de police, des patrouilles renforcées dans le métro, des hélicoptères survolant la ville. Tel est aujourd’hui New York, en liesse hier après l’annonce de l’élimination d’Oussama Ben Laden. Les terroristes ont déjà promis de « réagir dignement » à la mort de l’inspirateur principal des attaques terroristes contre les tours jumelles à Manhattan le 11 septembre 2001. Des mesures de sécurité sont renforcées partout dans le monde, et non dans les seules villes américaines et capitales européennes.
Diaporama: L'Amérique célèbre l'élimination de Ben Laden
A Moscou, on salue l’élimination du « terroriste n° 1 ». Mais il convient de comprendre qu’Al-Qaïda a subi avant tout une perte morale, l’organisation elle-même n’a pas été démantelée, a remarqué dans l’interview à la « Voix de la Russie » Guennadi Goudkov, membre du comité pour la sécurité de la chambre basse du parlement russe.
« Certes, même s’il ne contrôlait plus la clandestinité terroriste, Ben Laden restait le symbole d’invulnérabilité, d’impunité. Maintenant ce symbole est éliminé. Je pense que cela fera réfléchir de nombreux qui s’enrôlent dans les rangs des terroristes. La pratique montre que la vie mouvementée des chefs de la clandestinité extrémiste est bien brève».
L’élimination du chef d’Al-Qaïda est, bien entendu, un succès des services spéciaux. Mais le moment n’est pas à l’euphorie au sein de la communauté internationale, au contraire, la lutte anti-terrorisme doit s’accentuer, est persuadé Sergueï Gontcharov, président de l’Association internationale des anciens combattants de l’unité anti-terreur Alpha.
En Russie, on prend aussi, bien sûr, des mesures de sécurité indispensables. Et lorsque l’alerte est à un niveau élevé la vigilance de la population joue un rôle considérable, met en relief le chef adjoint du comité pour la CEI de la chambre basse le major général de police,Tatiana Moskalkova.
Des unités de sécurité et celles de dresseurs de chiens doivent fonctionner à plein. Il importe également que les gens savent ce qu’ils doivent faire quand ils voient un suspect ou un objet abandonné, les numéros qu’ils doivent composer et les mesures qu’ils ont à prendre.
Qui deviendra le numéro un d’Al-Qaïda est une question auxiliaire. Comme le remarque Guennadi Goudkov, le bouillon de culture du terrorisme demeurera tant que les puissances mondiales pratiqueront dans les affaires internationales l’égoïsme national, en cherchant à diviser les terroristes en bons et méchants. L’élimination elle-même de Ben Laden ne fait pas disparaître cette politique à géométrie variable.