Après l’accident de Fukushima-1 les Français se sont précipité sur les pharmacies pour faire main basse sur tous les produits contenant de l’iode. Les parents des Français résident au Japon se sont empressés d’expédier des médicaments au pays du Soleil Levant. Les plus susceptibles d’entre eux se sont mis à prendre eux-mêmes des médicaments contre les radiations malgré le grand éloignement de la France par rapport au Japon. La ruée vers l’iode a permis aux sociétés pharmaceutiques de se remplir les proches et le même instinct d’autoconservation joue maintenant un mauvais tour aux restaurateurs spécialisés dans la cuisine japonaise.
Les restaurants japonais sont populaires dans le monde entier. La société Jetro créée en 2007 en France se spécialisait dans la promotion du commerce et des produits en provenance du Japon et délivrait même une marque de commerce « cuisine japonaise véritable ». Les fabricants vietnamiens et chinois utilisant les marques des sociétés japonaises étaient chassés du marché. Cette marque prévoyait également l’utilisation du vasabi, d’autres condiments, algues et riz importés uniquement du Japon. Cette année, après l’accident de Fukushima-1, Jetro n’a plus l’intention de délivrer ce genre de certificats. La fréquentation des restaurants japonais en France a chuté d’un tiers. De nombreux patrons se plaignent d’une grande susceptibilité des Français et mettent en cause les médias.
Pourtant, un petit restaurant de cuisine japonais au nom de Fukushima est devenu très populaire du jour au lendemain. On en parle beaucoup, des plaisantins se prennent en photo sur son fond mais tout s’arrête là. Un passant muni d’appareil photo a dit que manger les sushi ici reviendrait à goûter aux délices de la cuisine ukrainienne dans le restaurant qui porterait le nom de Tchernobyl.
Jeune parisien, gourmet et amateurs de sushi, Benoît Breton se méfie depuis quelque temps des produits utilisés dans les restaurants japonais.
Je ne sais pas quels produits ils vous servent. On dit aux infos à la télé que même au Japon la population est invitée à ne pas consommer le poisson qui provient des environs de Fukushima. Il se peut qu’ils exportent ce poisson vers d’autre pays. De toute façon, le poisson cru dans le sushi, c’est encore plus dangereux.
Les fournisseurs français de poisson et de fruits de mer assurent qu’il n’y a rien à craindre du moment que la plupart des variétés de saumon proviennent de Norvège, que le thon est pêché dans l’océan Indien et que la dorade et le loup de mer viennent principalement des eaux côtières françaises. Les condiments, les algues et autres produits du pays du Soleil Levant peuvent facilement être remplacés par les produits analogues venus de Chine ou de Corée.
Conformément au nouveau Règlement de la Commission européenne, tous les produits provenant de la zone de Fukushima doivent être soigneusement contrôlés au Japon et recontrôlés à leur arrivée en France. Le titre de fournisseur de produits exotique perdu par le Japon passera désormais à la Chine.
Les journalistes français relèvent à cette occasion que les amateurs des plats exotiques ont plus de chances de s’empoisonner avec des produits chinois de mauvaise qualité et à date de consommation limite dépassée que prendre une dose de radiation avec un morceau d’algue venu du Japon.
