« Le sites internet ne seront enregistrés comme médias qu’à titre exclusivement bénévole », - a fait savoir Sergueï Jelezniak, président du Comité de la Douma pour la politique de l’information et les télécommunications. Cette déclaration n’a rien d’un hasard puisqu’on évoquer de plus en plus souvent la possibilité d’introduction de la censure officielle dans l’internet russe.
Le prétexte a été fourni par le fait qu’en février dernier la Douma a adopté en première lecture le projet de loi autorisant les sites à se convertir en médias. Les défenseurs des droits de l’homme ont dans ce fait somme toute anodin l’intention de l’état de contrôle l’espace internet. Au printemps derniers, après les cyber-attaques massives contre la communauté populaire des blogueurs Live journal et le site de Novaïa Gazeta, le thème de contrôle d’état sur internet est devenu un véritable cheval de bataille.
Pourtant, il n’est même pas question de pratiquer une reconversion en masse des sites en médias. Mieux encore, le projet de loi est encore à l’étude et on peut s’en convaincre en visant le site du comité de la Douma pour la politique de l’information et les télécommunications. Les parlementaires sont en train d’y apporter leurs amendements ouvertement et publiquement pour dissiper toutes les craintes au sujet des menaces implicites.
A la différence des défenseurs des droits de l’homme, les personnalités en renom d’internet russe ne voient dans ce projet de loi aucune menace pour la liberté de parole. « L’enregistrement des ressources électroniques en qualité de médias leur donnera plus de possibilités de se référer aux différentes sources et aux différents articles et d’en donner leur relecture », - a confié à la Voix de la Russie Mikhaïl Zonenachvili, expert russe en IT et média manager. Il pense que la décision bénévole des sites de se convertir en médias est une tendance positive et que tout ce qui se dit à propos de la censure sur le Runet relève de l’affabulation.
Tout le monde se crispe chaque fois qu’on évoque la possibilité de contrôler l’internet alors que c’est impossible dans les faits. Même le schéma chinois a peu de chances de passer en Russie parce que notre population est assez active et trouvera le moyen de contourner les dispositifs de contrôle.
L’expert cite en exemple la Chine qui, comme on le sait bien, bloque le moteur de recherche mondial Google. « On en parle et on en écrit beaucoup, mais curieusement, personne semble ne pas remarquer qu’il suffit d’utiliser le réseau VPN (réseau social privé qui assure une ou plusieurs connexion par dessus l’internet) pour avoir accès au google et obtenir toutes les informations qu’on veut sans passer par les prestataires et hébergeurs chinois », - raconte Mikhaïl Zonenachvili. Alors, pour contrôler vraiment l’internet, les autorités devront faire des efforts énormes et investir des sommes colossales, ce qui est une affaire complètement insensée et pratiquement irréalisable, - pense l’expert.
