Le géant informatique Google devra payer 100 mille euros d'amende à la Commission nationale française de l'informatique et des libertés pour prise d'images pour son service Google Street View. Google est accusé d'avoir photographié en France les rues des villes et les habitants sans leur accord et d'avoir rendu publiques ces photos via son navigateur virtuel des grandes villes.
Dans la plupart des États les sites industriels et militaires interdits de photographier sont marqués par le signe No Photo. Les rues photographiées par le service Google Street View n'entrent pas dans cette catégorie, estime Roman Romatchev, chef de l'agence de renseignements R-Techno.
"Il s'agit d'une concurrence. Le service Google a occupé une certaine niche et cela ne plait pas à quelqu'un. Il n'y a rien de mauvais de photographier les rues, ça se fait par les touristes, par les voyageurs", souligne M. Romatchev.
Mais en France, comme dans de nombreux autres pays, il faut respecter rigoureusement la loi sur les données personnelles. L'État veille à ce que les gens ne deviennent pas objets de prises de vues.
Lancé en 2007, le service Google Street View a fait l'objet de critique de nombreux régulateurs européens et organisations non-gouvernementales. On accuse Google de la violation de la vie privée des gens, et ces accusations ne sont pas dénuées de fondement, estime Evgueni Iouchtchouk, expert en veille concurrentielle.
"Il y avait des cas où les gens étaient mécontents de ces photos car ils estimaient qu'elles les compromettaient. Mais il y avait également d'autres exemples où les photos prises par les véhicules de Google aidaient à retrouver les délinquants. Quant à la France, ses autorités expriment l'opinion de la majorité des Français. Et Google devra s'y faire", explique M. Iouchtchouk.
L'interdiction formelle de photographier les gens et les sites existe non seulement en France, mais également aux Emirats arabes, en Thaïlande. Alors qu'aux États-Unis la prise de vues sans l'accord de la personne photographiée ou filmée peut même se résumer par accusation d'harcèlement sexuel. Des règles sévères ont été introduites en Chine: la prise de vues sans avertissement pourrait être qualifiée de crime pénal. En Russie, cela n'existe pas, mais il y a déjà des précédents où les gardes des banques au centre de Moscou demandent les touristes de ne pas photographier les sites. Mais, pour l'instant, il s'agit de l'initiative personnelle des agents de sécurité.