Les perspectives de la conception d’un bouclier antimissile européen, l’interaction sur la direction afghane, la lutte anti-terrorisme, la situation au Proche-Orient et dans le Nord de l’Afrique – le menu du Conseil OTAN-Russie au niveau des ministres des AE à Berlin était chargé de sujets d’actualité. Or dans certaines questions, notamment, touchant la situation en Libye, les positions de l’OTAN et de la Russie divergeaient.
On n’a réussi non plus à ce jour de parvenir à des choses concrètes en matière de conception d’un bouclier antimissile commun. Le rapprochement des positions de Moscou et de Bruxelles sur ce sujet est une tâche ambitieuse, mais faisable, estime M. Rogozine.
J’exprime de l’optimisme prudent, parce que les discussions entre l’OTAN et la Russie se déroulent dans une ambiance de plus en plus franche. Mais nous comprenons que le système antimissile européen est un projet très compliqué. C’est le premier projet des parties qui suppose un engagement à fond des experts militaires et politiques dans la solution des questions, liées à la défense commune. Si cela aboutit, va alors se poser la question de l’abandon de la planification militaire des uns contre les autres. Si nous parvenons à s’entendre là-dessus, nous vivrons dans une Europe absolument différente – plus stable et tranquille.
La Russie veut des garanties de ce que les missiles intercepteurs de l’OTAN ne soient pas installés à proximité des frontières russes, poursuit M. Rogozine. En gros, l’OTAN a accepté de satisfaire à cette condition. Actuellement on planifie des systèmes embarqués dans la partie orientale de la mer Méditerranée. L’ambassadeur de Russie à l’Alliance considère que du moment que la Russie se trouve à proximité immédiate de l’éventuelle menace, il serait beaucoup plus rationnel de déployer des missiles intercepteurs dans le sud de la Russie.
Les parties se sont entendues de commencer un travail concret sur un échange d’informations et voire ensuite comment les choses vont aller. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a proposé de réfléchir à la constitution d’une cellule de Moscou et de Bruxelles dans le cadre du bouclier antimissile européen.
Il y a eu des sujets, les ententes sur lesquels de l’OTAN et de la Russie ont été plus concrètes. A Berlin on a décidé de lancer un travail préparatif du personnel au sol et de livraison des pièces de rechange pour des hélicoptères russes en Afghanistan.
De plus, Moscou et Bruxelles se sont mis d’accord pour adopter un plan rénové de lutte anti-terrorisme.
Le document prévoit des activités communes pour enrayer la clandestinité extrémiste. Nous étudions la question sur la formation d’une unité spéciale dans le cadre du Conseil OTAN-Russie, chargée de la lutte anti-terrorisme sur les transports.
La mise en œuvre d’un bouclier antimissile européen commun peut donner un départ réel à un tel partenariat. Sur ce plan il ne doit pas y avoir d’ambigüité, est persuadé M. Rogozine.